urgence le 16 janvier 2013 (Photo : Jiji) |
[25/09/2014 08:53:48] Tokyo (AFP) Plus d’un an et demi après les incidents de batteries qui ont cloué au sol la flotte de Boeing 787, les autorités japonaises ont annoncé jeudi ne pas être parvenues à identifier la cause première de surchauffe qui a affecté un de ces appareils au Japon.
Elles appellent l’avionneur et les autorités américaines à poursuivre les tests et améliorer les batteries.
Le 16 janvier 2013, un Boeing 787 de la compagnie ANA avait été forcé d’atterrir en urgence après le signalement d’un problème de batterie.
L’enquête a montré que s’était produit un emballement thermique à partir de la cellule numéro 6 de la batterie principale lithium-ion, mais “la défaillance qui a entraîné un court-circuit interne” à l’origine première de cette surchauffe contagieuse, elle, “n’a pas été identifiée”, a expliqué le Bureau japonais de la sécurité des Transports (JTSB).
Et d’en conclure que “les tests n’avaient pas été suffisants” pour garantir une installation idoine dans l’appareil, et que “les conséquences d’un court-circuit interne avaient manifestement été sous-estimées”.
Plusieurs autres incidents de batteries sur le même type d’appareil avaient conduit en janvier 2013 les autorités internationales à interdire le vol des Boeing 787 jusqu’à ce que l’avionneur ne corrige les équipements. L’exploitation des avions avait repris en avril de la même année.
In fine, les autorités japonaises demandent à l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) de diligenter des essais supplémentaires, de revoir les normes des batteries et de mieux évaluer les risques d’incidents.
Elles souhaitent également que soit ordonné à Boeing de continuer à améliorer ses batteries et unités de recharge.
Les autorités nippones ont pris conseil auprès du Bureau français d’enquêtes et analyses (BEA) qui recommande aussi de continuer à rechercher les causes initiales des incidents, d’évaluer mieux les facteurs de risques (humidité, vibrations) et d’élever la qualité et la fiabilité desdites batteries lithium-ion fabriquées par le groupe nippon GS Yuasa.
En mai dernier, l’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) avait de même estimé que de nouveaux essais devaient être conduits sur les batteries du 787 Dreamliner.
Boeing avait assuré de son côté que les tests menés sur ses batteries après les incidents de 2013 étaient déjà “entièrement en phase avec les recommandations de la NTSB”.
“Nous sommes dès lors confiants dans la sécurité et l’intégrité de la solution générale apportée à la question des batteries qui a été développée par Boeing, et approuvée par la FAA l’année dernière” quand le Dreamliner avait été autorisé à revoler, avait ajouté l’avionneur américain.
Pour que les Boeing 787 puissent revoler, l’avionneur avait modifié ses batteries et le chargeur afin de prévenir toute surchauffe de l’une des huit cellules lithium-ion.
Il a aussi renforcé l’isolation de chacune desdites cellules pour éviter toute propagation de la chaleur entre elles, et enfin installé un coffrage ignifuge de l’ensemble de la batterie pour y confiner un éventuel départ de feu.
La batterie de nouvelle conception n’a aucun risque de s’enflammer, avait assuré en mars 2013 à Tokyo des dirigeants de Boeing qui disaient avoir envisagé des dizaines d’hypothèses d’incidents.
Les batteries des 787 n’assurent que des “fonctions limitées” et non vitales, selon Boeing. Ce ne sont pas les batteries qui fournissent l’électricité nécessaire au fonctionnement de l’appareil, mais des générateurs.