Une étude sur le traitement médiatique de l’information en matière de sécurité a été présentée, mercredi 24 septembre au local du SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens), à Tunis.
Les résultats préliminaires de l’étude, commencée en juin 2014 et qui se poursuivra encore durant les six prochains mois, font ressortir des divergences à ce sujet entre journalistes et responsables de la communication de la police et de l’armée, provoquant des dysfonctionnements, d’une part, et la multiplication des erreurs dans le traitement de l’information, d’autre part.
Sahbi Ben Nablia, expert international en médias arabes et communication, a indiqué que les médias accusent les sécuritaires de rétention de l’information, et les sécuritaires accusent les médias de gêner leur action, d’hypothéquer le travail sécuritaire et de fournir malencontreusement des informations aux terroristes.
D’aucuns reprochent aux institutions sécuritaires de privilégier des médias au détriment d’autres, en termes d’accès à l’information.
Ces résultats montrent, également, un manque de respect de l’éthique journalistique, notamment dans la couverture médiatique de l’assassinat des martyrs Chorkri Belaid et Mohamed Brahmi, et des attentats terroristes contre les militaires au Mont Chaambi.
Mokhtar Ben Nasr, ancien porte-parole du ministère de la Défense, a souligné que l’information constitue l’une des principales armes de lutte contre le terrorisme. Celui qui n’a pas compris ça agit avec des armes amoindries, a-t-il dit.
Cette étude, menée en collaboration entre le SNJT et l’Institut de la diversité médiatique, vise à favoriser l’avènement d’une presse responsable et libre dans le traitement de questions de sécurité et à créer une plateforme commune au travail sécuritaire et médiatique et des canaux de communication entre les deux institutions.
Lors de cette rencontre-débat, un haut gradé de l’armée britannique et un cadre de la police américaine ont parlé de leur expérience dans l’interaction avec les médias en temps de crise, faisant remarquer que l’émergence de réseaux sociaux et les mutations technologiques ont exercé une forte pression sur les médias traditionnels.
L’Institut de la diversité médiatique basé à Londres est une organisation internationale non gouvernementale oeuvrant pour l’amélioration de la couverture médiatique des questions conflictuelles à l’échelle locale, régionale et internationale.