Les propriétaires des établissements hôteliers affiliés à la Fédération régionale des hôtels de Sousse ont réitéré leur refus catégorique du projet de loi fixant les activités et les prérogatives de la Société tunisienne de gestion d’actifs (STGA), conformément à l’article 4 de la loi des finances complémentaire pour l’année 2014.
Ils ont appelé, au cours d’une conférence de presse, tenue mercredi 24 septembre à Sousse, au retrait de ce nouveau projet de loi que le gouvernement provisoire compte proposer à l’Assemblée nationale constituante (ANC) et à le discuter avec les professionnels avant son adoption.
Les professionnels du secteur touristique de Sousse sont unanimes autour de la gravité du projet de loi qui, d’après eux, permet à la STGA d’acheter les dettes des établissements opérant dans le secteur touristique auprès des banques et des sociétés de recouvrement. Ils ont, dans ce sens, appelé à revoir l’étude des raisons de la crise de l’endettement des établissements hôteliers, afin que les solutions soient justes, équitables et prêtes à l’application dans des délais très courts.
L’avocat de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Me Nabil Rayani, a passé en revue les “transgressions juridiques” de ce projet de loi, soulignant qu’il comprend, en particulier, des transgressions constitutionnelles pouvant délester les propriétaires des hôtels de leur biens et la vente des établissements à n’importe qui, d’après lui.
Pour sa part, l’expert-comptable, Nejiba Echouk, a indiqué que les dettes en suspens du secteur touristique devant être traitées par la STGA ont atteint 1,04 milliard de dinars, jusqu’à fin 2012, soit 2,3% de l’ensemble des dettes en suspens, selon les estimations de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Elle a évoqué, à ce propos, les efforts fournis par les professionnels du secteur touristique en vue de régler leurs dettes, malgré la conjoncture économique précaire dans le pays et la facture globale gonflée des intérêts des dettes qui représentent un taux de 220% des dettes impayées, selon ses estimations.
De leur côté, les députés de l’ANC, Khémaies ksila et Salah Chouaieb, ont mis en garde contre l’impact catastrophique sur les activités touristiques que peut avoir l’adoption de ce nouveau projet de loi, mettant l’accent sur leur détermination à s’opposer à son adoption, surtout qu’il a été proposé pour “des intérêts non patriotiques”, selon eux.
Le dirigeant du parti Al Massar démocratique et social, Jouneidi Abdeljaoued, et la représentante du parti de l’Initiative nationale destourienne, Raja Boukef, ont appelé les élus de l’ANC à ne pas adopter ce projet de loi qui va léser les intérêts des propriétaires des hôtels et les travailleurs du secteur touristique, et à préparer un projet de loi de substitution adapté à l’intérêt national et qui ne dilapide pas les acquis du secteur.