Prostitution et drogue élèvent de plusieurs milliards le PIB en Espagne

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Espagne en 2010 (Photo : Raymond Roig)

[25/09/2014 11:57:58] Madrid (AFP) Le trafic de drogue et la prostitution ont augmenté de près de 10 milliards d’euros le produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne en 2010, selon les statistiques révisées jeudi en fonction de nouvelles normes européennes.

Pour 2013, le PIB a été révisé en hausse de 2,56%, à 1.081 milliards d’euros mais l’Institut national de la statistique (INE) ne précise pas la part représentée par les activités criminelles.

Or, elle est difficile à évaluer puisque le nouveau calcul tient également compte des dépenses dans les secteurs de recherche et développement ainsi que militaire, en application de nouvelles normes internationales.

Pour 2010, seule année pour laquelle l’Ine accepte de fournir des chiffres “à titre exceptionnel”, les activités illégales ont représenté 0,87% du PIB, soit 9,4 milliards d’euros.

Parmi elles, la prostitution a compté pour 0,35% de l’activité du pays soit 3,783 milliards d’euros et le trafic de drogue pour 5,405 milliards d’euros (0,5% du PIB).

Eurostat, institut européen de la statistique, a donné jusqu’au 1er septembre aux Etats membres pour intégrer les activités illégales créatrices de richesses (trafic de drogue, prostitution) dans les statistiques nationales, estimant qu’il s’agit de transactions commerciales consenties librement.

Ces normes ont créé la polémique dans plusieurs pays. La France a notamment refusé de tenir compte de la prostitution estimant qu’elle n’était pas “une activité commerciale librement consentie”.

La Suède, où “l’achat de services sexuels” est un délit, a affirmé ne pas avoir d’ajustement à faire.

En Espagne, “il n’y a eu aucun problème, ni technique ni d’un autre ordre au sein du gouvernement, puisqu’il s’agit simplement d’appliquer une décision d’Eurostat qui a été prise pour harmoniser les méthodes de calcul”, a affirmé une source au sein du ministère de l’Economie.

L’Italie a publié lundi un PIB révisé pour 2013 en hausse de 3,8% en tenant compte des nouvelles normes et la Grande-Bretagne a estimé que les revenus des activités illégales pourraient atteindre 12,3 milliards d’euros, un peu moins de 1% du PIB de 2013.

La semaine dernière, l’institut de statistique italien Istat a remporté à New York un prix “Anti-Nobel d’économie” destiné à récompenser des chercheurs qui “font d’abord rire les gens, puis les font réfléchir”.