êche non durable, soit parce que les espèces sont surexploitées, soit en raison de technique de pêche destructrice (Photo : Jose Luis Roca) |
[25/09/2014 15:25:42] Paris (AFP) Une grande majorité des conserves de thon vendues en France est issue d’une pêche non durable, soit parce que les espèces sont surexploitées, soit en raison de techniques de pêche destructrice, affirme une enquête de Greenpeace dévoilée jeudi.
L’ONG, sur la base des informations demandées aux 10 premières marques de thon présentes sur les étals français, a établi un classement intégrant plusieurs critères: l’état des stocks des espèces pêchées, les techniques de pêche, les mesures pour éviter la pêche illégale, la traçabilité ou l’information des consommateurs.
Sur les neuf entreprises qui ont répondu, Greenpeace estime que les marques Phare d’EckMühl et Système U ont les pratiques les plus vertueuses. “Ces deux marques s’approvisionnent en majorité ou en totalité avec du thon pêché grâce à une méthode sélective – la canne ou la ligne de traîne – et utilisent des thons provenant de stocks en bon état, comme le thon listao”, explique l’ONG dans un communiqué.
Pour les autres entreprises sondées (Carrefour, Auchan, Intermarché, Connétable, Saupiquet, Petit Navire et Casino), “l’approvisionnement des plus grandes marques repose essentiellement sur une pratique de pêche destructrice”, utilisant “un dispositif de concentration de poissons”, déplore Greenpeace. L’ONG appelle les fabricants à éviter les fournisseurs l’utilisant, comme c’est largement le cas au Royaume-Uni.
Le dispositif de concentration de poissons est une forme de pêche industrielle qui maximise les prises de thons adultes et surtout génère beaucoup de prises accessoires (petits thons, requins, raies, tortues, etc.) inutiles.
Il s’agit d’une sorte de radeau flottant abritant de multiples cavités dans lesquelles de petits poissons vont se réfugier et deviennent des proies faciles, attirant les thons. Les thoniers surveillent ensuite ces radeaux équipés de GPS et déploient autour des filets de plusieurs kilomètres qui vont ramasser toutes les espèces sans distinction.
Concernant l’espèce de thon pêché, “le thon albacore de l’Atlantique, dont le stock est surexploité, est largement utilisé dans les conserves vendues en France”, souligne Greenpeace.
Intermarché, pointé du doigt pour les techniques de pêche de ses fournisseurs, se distingue en revanche pour les espèces utilisées: “un peu plus de la moitié du thon en boîte vendu par Intermarché est du thon listao dont les stocks sont en bon état”, indique l’ONG. Système U remplit également ce critère.
Le groupe Leclerc, 10e marque sollicitée dans cette enquête, n’y a pas répondu.
De son côté, Petit Navire s’est déclaré “extrêmement surpris de constater que les informations de Greenpeace ne sont pas cohérentes avec celles que nous leur avons fournies”, assurant que 35% du thon pêché l’est “avec les méthodes de pêches recommandées par Greenpeace” et que “80% de notre poisson provient d’espèces et d’océans où les niveaux de stocks sont considérés comme sains par les scientifiques”.