Les directeurs exécutifs du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) se sont réunis à Abidjan le mercredi 17 septembre 2014 et ont approuvé cinq projets concernant le Mali, l’Angola et le Burkina Faso pour une valeur de 144,4 millions de dollars US.
16,8 millions d’euros pour la diversification du Moulin moderne du Mali (M3)
Le Conseil d’administration a approuvé un prêt aux entreprises du secteur privé d’un montant de 16,8 millions d’euros (10,8 milliards de francs CFA) pour aider l’entreprise agroalimentaire malienne Moulin moderne du Mali (M3) à diversifier ses activités.
Ce prêt, qui sera accordé en devise locale, le franc CFA, aidera M3 à créer sept chaînes de production sur son site de Ségou, au nord du Mali, pour y produire des pâtes, du blé, du millet, du maïs, du couscous et de la farine.
Le coût total de ce projet de diversification est estimé à 36 milliards de francs CFA. La Banque Atlantique du Mali et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) soutiennent également ce projet, qui devrait créer 317 emplois directs à terme.
M3 est une société anonyme créée au Mali en 2007. Son principal actionnaire est Modibo Keita, un entrepreneur malien avec une grande expérience du secteur agro-industriel.
51,8 millions de dollars US pour un projet régional consacré à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali
La Banque apportera son soutien au Projet pour le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région de Koulikoro au Mali (PReSAN-Kl), par des prêts et une subvention pour un montant total de 51,8 millions de dollars US.
Il s’agira d’un prêt de 10 millions de dollars US octroyé par le Fonds spécial du Nigéria, de 4,56 millions de dollars US octroyés par le Fonds africain de développement, et de 37,21 millions de dollars US octroyés par le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire.
PReSAN-Kl, qui cible six sites d’irrigation dans la région de Koulikoro, devrait contribuer de manière notable à la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté de milliers de personnes, surtout des femmes et de petits agriculteurs. Ce projet vise à accroître la production agricole (de 10 600 tonnes de riz et 20 300 tonnes de fruits et légumes) par la gestion efficace des eaux de surface, la création de pôles de développement impliquant des parties prenantes privées, et une meilleure organisation des agriculteurs. Un accent particulier devra être mis sur le développement de la chaîne de valeur.
Ses activités dans la région de Koulikoro contribueront en outre à compenser le déficit de rendement agricole prévu dans les régions du nord du pays touchées par la crise en matière de sécurité. La création et la consolidation de systèmes d’irrigation dans les plaines abandonnées seront l’occasion de générer de nouveaux emplois et de développer des services adaptés auxquels participera le secteur privé.
Un prêt de 24,85 millions de dollars US pour le renforcement des capacités institutionnelles du secteur privé en Angola
Le Conseil d’administration a approuvé un prêt de 24,85 millions de dollars US en faveur de la République d’Angola afin de contribuer à la diversification économique du pays, au développement du secteur privé et à la création d’emplois en vue d’une croissance économique plus inclusive.
Ce projet vise à: (i) promouvoir la compétitivité des entreprises et l’entrepreneuriat; (ii) favoriser le développement de l’Initiative pour la promotion des coopératives (CPI); et (iii) contribuer à la gestion, au suivi et à l’évaluation de projets.
Il mettra en place un service de d’informations économiques, créera une académie de l’entrepreneuriat et comprendra l’élaboration d’un cadre réglementaire pour le développement des coopératives.
La Banque jouera ainsi un rôle de catalyseur pour renforcer et structurer les capacités institutionnelles au bénéfice du secteur privé en Angola.
Les grandes réalisations attendues du projet sont les suivantes:
(i) le renforcement des capacités des services d’appui public aux entreprises de très petite taille, de petite taille et de taille moyenne;
(ii) la rédaction et la diffusion d’informations sur les entreprises et l’économie nationale;
(iii) la promotion des exportations et l’internationalisation;
(iv) la mise en œuvre d’une stratégie de développement pour l’Initiative pour la promotion des coopératives;
(v) la préparation de règlements destinés aux coopératives;
(vi) l’établissement d’un système de gestion des connaissances propre aux coopératives.
Une subvention du Fonds africain de développement de 15,2 millions de dollars US pour un projet de transformation économique et de création d’emplois au Burkina Faso
Le Projet d’aide à la transformation économique et à la création d’emplois (PATECE) vise à consolider les institutions favorables au développement du secteur privé et à promouvoir la transformation structurelle de l’économie au Burkina Faso.
Les bénéficiaires directs de ce projet sont les institutions d’appui au secteur privé. Ses bénéficiaires indirects sont les opérateurs du secteur privé, notamment les entreprises de très petite taille, de petite taille et de taille moyenne, et en particulier celles qui sont dirigées par des femmes.
La population de tout le pays en bénéficiera puisqu’elle connaîtra de meilleures conditions de vie, grâce à la croissance inclusive du secteur privé qui générera des emplois, tout particulièrement dans les secteurs prometteurs à haute valeur ajoutée.
L’intervention de la Banque combine un soutien financier et une assistance technique dans le prolongement de programmes précédents de la Banque, avec pour objectif d’améliorer l’environnement commercial.
On s’attend à ce que la participation des femmes aux formations offertes par les centres de formation professionnelle passe de 9 % en 2010 à 30 % en 2015. Ce projet contribuera également au développement institutionnel et à l’acquisition de connaissances au Burkina Faso, en particulier dans les secteurs d’activité du développement du secteur privé.
30,4 millions de dollars US pour soutenir le secteur privé au Burkina Faso
Le Programme d’aide à la promotion du secteur privé (PAPSP) au Burkina Faso est une opération d’aide budgétaire générale en deux tranches qui sera mise en œuvre au cours de la période 2014-2015. L’objectif principal de ce programme est de promouvoir le développement du secteur privé en faveur d’une croissance inclusive et durable. /p>
Ses objectifs spécifiques consistent à : (i) renforcer le soutien institutionnel au développement du secteur privé ; (ii) encourager l’émergence de secteurs à haute valeur ajoutée ; (iii) soutenir l’émergence d’activités qui stimulent la croissance dans le but de faciliter la transformation structurelle de l’économie et de favoriser l’emploi. L’appui aux réformes visant à encourager le développement du secteur privé et la transformation de l’économie contribuera à accélérer la croissance économique de manière soutenue et inclusive ainsi qu’à consolider et diversifier les exportations.
L’appui budgétaire devrait renforcer les finances publiques qui restent très fragiles.
L’aide apportée par la Banque fait partie d’une approche intégrée qui combine l’appui aux réformes et le renforcement des capacités. Elle s’inscrit dans le prolongement des réformes soutenues par le précédent programme de la Banque, le PASCACAF*, en particulier quant à l’amélioration de l’environnement commercial.
Le PAPSP devrait contribuer à consolider les progrès accomplis pour stabiliser le cadre macroéconomique tout en générant une croissance économique plus inclusive qui crée des emplois durables.
* Le PASCACAF est l’acronyme pour «Programme d’appui à la stratégie de croissance accélérée et au climat des affaires»
Source : BAD