électrique Mia présentée à Paris le 19 juillet 2013 (Photo : Miguel Medina) |
[25/09/2014 17:54:33] Bordeaux (AFP) La marque, les brevets et la chaîne de production de Mia Electric, le constructeur de voitures électriques liquidé en mars, ont été acquis aux enchères à Cerizay (Deux-Sèvres) par un membre d’un consortium qui entend “relancer” des voitures Mia, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon Mia Génération, consortium regroupant le Coréen Kokam (batteries), la holding Fulmen et le fonds d’investissement asiatique Focus Asia, “un des actionnaires” a réalisé l’acquisition. Michèle Boos, l’ex-PDG de Mia Electric, a pris la tête de Mia Generation, et souhaite relancer l’assemblage de voitures électriques, désormais depuis la Vendée voisine.
Mia Generation n’a pas précisé lequel des actionnaires avait acheté brevets, marque et chaîne d’assemblage de Mia, mais le lot a été vendu 1,350 million d’euros, somme confirmée par le commissaire-priseur Gaël Biard, sans plus de précision sur l’acheteur.
Mercredi, ce sont des petits lots, outillage, bureaux de Mia electric, qui avaient été vendus aux enchères, notamment devant des anciens salariés de Mia, venus assister au démantèlement de leur outil de production.
Jeudi, environ 60 voitures Mia, dont une trentaine en parfait état de marche, ont été vendues pour des prix allant de 3.000 à 6.500 euros, a précisé Gaël Biard. L’ensemble de la vente, sur deux jours, a rapporté 1,9 million d’euros.
La liquidation judiciaire de Mia Electric en mars avait entraîné le licenciement de 200 salariés. Une dizaine ont été intégrés à la nouvelle société de Michèle Boos, installée en Vendée à Saint-Michel-Mont-Mercure, et qui compte une quinzaine de salariés.
Mia Electric était un dossier industriel et environnemental emblématique de la région Poitou-Charentes, notamment de sa présidente jusqu’en 2014, l’actuelle ministre de l’Ecologie Ségolène Royal. La région était entrée dans le capital à hauteur de 11% et participait aux enchères.
Mia Génération a dit jeudi espérer sortir de nouvelles voitures au second semestre 2015. Elle vise un véhicule au design “légèrement différent” de la Mia, et à bas prix (moins de 10.000 euros) rendu possible par l’assemblage, local de pièces produites ailleurs, a indiqué un porte-parole. Ce dernier n’a pas donné d’échéancier de flux de production, ni d’emploi local à terme, mais a évoqué un “carnet de commandes conséquent”.
Le maire socialiste de Cerizay, Johnny Brosseau, a exprimé jeudi sur France Bleu Poitou sa “tristesse de voir un pillage industriel et humain” et sa “colère de voir quelqu’un qui a mis par terre l’entreprise renaître sous un nouveau libellé”, Mia Génération, pour “emporter la chaîne de production”.