à Orlando, en Floride, le 12 décembre 2009 |
[26/09/2014 05:32:44] New York (AFP) Le groupe américain d’articles de sports Nike a démarré son année sur les chapeaux de roue, faisant le plein de bénéfices amassés pendant la Coupe du Monde de football au Brésil qui lui a permis de faire une percée importante en Europe.
L’action s’est aussitôt envolée en Bourse, gagnant 6,90% à 85,25 dollars, soit un plus haut, vers 22H15 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance à Wall Street.
Lors des trois derniers mois qui englobent la dernière édition de la grand-messe du ballon rond au Brésil, événement pour lequel elle a beaucoup investi, la marque a dépassé les prévisions les plus optimistes.
Le bénéfice net sur ce premier trimestre de son exercice décalé 2014/2015 a bondi de 23,3% à 962 millions de dollars, selon un communiqué de l’entreprise publié jeudi.
Rapporté par action, la référence pour les investisseurs américains, le bénéfice hors éléments exceptionnels ressort à 1,09 dollar, soit 21 cents de mieux que ce qui était espéré par les analystes.
Si Nike a pu encore miser sur ses classiques, notamment les ventes des modèles de chaussures accolés aux stars du basket-ball (Lebron James, Kobe Bryant et Kevin Durant et la légende Michael Jordan), la marque à la virgule (The Swoosh) a surtout investi le terrain traditionnel de son “meilleur ennemi” allemand Adidas, l’Europe de l’Ouest.
Les recettes engrangées dans cette région ont flambé de 32% sur un an à 1,7 milliard de dollars, contre une hausse de 12% à 3,5 milliards de dollars en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), son premier marché.
Nike connaît un élan positif similaire en Chine: les revenus y ont grimpé de 18% à 679 millions de dollars.
Au total, le chiffre d’affaires du groupe de l’Oregon (nord-ouest) a dépassé la prévision médiane des analystes, en ressortant à 7,98 milliards de dollars (+14,5% sur un an), contre 7,83 milliards attendus.
– Jordan, Ronaldo –
Chausseur de la star mondiale du football Cristiano Ronaldo, la griffe, qui a lancé toute une série de produits destinés à la Coupe du Monde, a augmenté ses prix face à la demande.
Pour la première fois, Nike a habillé davantage d’équipes de football. Le groupe américain était notamment l’équipementier de 10 grandes équipes –contre huit à son concurrent et sponsor officiel de l’événement– dont le pays organisateur, le Brésil. Ce pari semble avoir payé.
Arrivée dans le football seulement dans les années 1990, Nike y a fait une percée fulgurante et espère que les recettes qu’elle va en tirer vont surpasser celles issues du basket-ball, le sport qui l’a lancée.
Fort de cette performance, Nike se détache de ses rivaux (Puma Under Armour, Skechers, Li Ning et surtout Adidas) et affiche sa confiance.
Les commandes de chaussures et de vêtements pour la période de janvier à décembre ont bondi de 11% contre une hausse de seulement 9% attendue par les analystes. Elles sont un indicateur pour les recettes à venir.
Sa marge brute (revenus moins coûts de fabrication) s’est améliorée de 170 points de base, à 46,6% comparé à la même période il y a un an.
Les recettes de la marque Nike ont augmenté de 15% à 7,4 milliards de dollars et celles de la griffe de tennis en toile Converse de 16% à 575 millions de dollars.
“L’exercice fiscal 2015 a bien démarré”, s’est réjoui le directeur général Mark Parker.
Alors que le dollar est en pleine phase d’appréciation face aux autres monnaies, Nike a indiqué que ce mouvement aurait un impact “neutre” dans ses comptes lorsqu’il va convertir en dollars les ventes réalisées à l’international.
Seul point noir pour la marque: certaines stars du football américain dont il est le partenaire sont engluées dans des scandales de violences domestiques.
Elle a rompu récemment les liens avec l’athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius, qui a été reconnu coupable d’homicide involontaire.