Gaz : Kiev minimise les chances d’accord avec Moscou

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Des militaire ukrainiens font route vers Donetsk, le 26 septembre 2014 (Photo : Anatolii Boiko)

[27/09/2014 08:41:59] Kiev (AFP) “Rien n’est signé.” L’Ukraine laisse planer le doute samedi sur les chances de résolution de son conflit gazier avec Moscou, alors que sur le terrain la trêve semble prendre racine dans l’est du pays avec les rebelles prorusses.

Au lendemain d’une ébauche d’accord annoncée par l’UE à l’issue de négociations à Berlin entre Russes, Ukrainiens et Européens pour rétablir l’approvisionnement de l’Ukraine, le patron de Naftogaz, le groupe public ukrainien de distribution de gaz, a souligné que le bras de fer avec Moscou n’était pas résolu.

“Aucune décision définitive n’a été prise, aucun document n’a été signé. Point”, a fait savoir Andriï Kobolev sur son compte Facebook.

Présentant vendredi un “accord intérimaire” devant encore être approuvé par les deux gouvernements, le commissaire européen sortant à l’Energie, Günther Oettinger, avait expliqué qu’en échange du paiement de 3,1 milliards de dollars avant la fin de l’année, le géant russe Gazprom allait s’engager à fournir au moins 5 milliards de m3 de gaz à l’Ukraine pour lui permettre de traverser les mois d’hiver.

Mais Kiev a rapidement pris ses distances avec cette annonce. “Il y a une proposition de la Commission européenne. Mais pour l’instant, on n’a pas trouvé de solution acceptable pour tous”, a déclaré à l’AFP le ministre ukrainien de l’Energie, Iouriï Prodane.

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à Berlin, le 26 septembre 2014 (Photo : Odd Andersen)

Kiev et Moscou semblent engagés dans un nouveau bras de fer autour de l’enchaînement des différentes étapes de l’accord: la partie ukrainienne n’est prête à payer sa dette que si Gazprom s’engage sur des livraisons pendant l’hiver, a déclaré M. Prodane.

Moscou estime que Kiev lui doit 5,3 milliards de dollars d’arriérés de paiement et a coupé le robinet du gaz en juin. Le conflit a été porté devant un tribunal d’arbitrage à Stockholm mais le verdict sera rendu seulement l’an prochain. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a assuré que quelle que soit l’issue des négociations, Kiev ne retirerait pas sa plainte.

Avant le début des négociations de Berlin, le ministre russe Alexandre Novak avait laissé planer la menace de coupures de gaz à l’Europe si des pays européens continuaient à revendre du gaz à l’Ukraine “à flux inversés”. Les pays de l’UE importent près du tiers de leur gaz de Russie, et la moitié de ce flux transite par l’Ukraine.

Si la confiance ne règne pas dans le dossier gazier, la trêve semble en revanche gagner du terrain dans l’est de l’Ukraine une semaine après l’accord trouvé à Minsk entre Kiev, la Russie et les séparatistes prorusses pour appliquer un cessez-le-feu sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Des tirs à l’arme lourde ont encore été entendus samedi matin à Donetsk, la principale ville contrôlée par les rebelles, a fait savoir la mairie. Mais les affrontements sont loin d’avoir l’intensité qui prévalait encore la semaine dernière avant le dernier accord de Minsk.

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à Berlin, le 26 septembre 2014 (Photo : Odd Andersen)

Pour la première fois, militaires russes et ukrainiens se sont rencontrés vendredi à proximité de la ligne de front afin de discuter de la mise en ?uvre du cessez-le-feu, a rapporté l’OSCE, tandis que Moscou a démenti cette information, assurant que la Russie se cantonnait à “fournir l?assistance nécessaire” au processus de paix.

Depuis le début des affrontements qui ont fait au moins 3.200 morts dans l’est de l’Ukraine entre l’armée régulière et les rebelles prorusses en avril, Moscou dément toute présence de ses troupes et de ses armes sur le sol ukrainien, contrairement à ce qu’affirment Kiev et les Occidentaux.

L’armée ukrainienne a par ailleurs indiqué que des militaires russes avaient prévu de se rendre vendredi à Donetsk pour convaincre les séparatistes de respecter le cessez-le-feu. Si une trêve totale est ensuite observée pendant 48 heures, les deux parties retireront leurs troupes de la ligne de front, a précisé Kiev.