La BCE va lever le voile sur ses nouvelles injections de liquidités

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érence de presse à Vilnius, en Lituanie, le 25 septembre 2014 (Photo : Tomas Luksys)

[29/09/2014 06:09:31] Francfort (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) donnera le détail la semaine prochaine de nouvelles injections de liquidités dans le circuit financier, alors que le doute grandit parmi les analystes quant à l’efficacité de ses efforts pour dynamiser l’économie en zone euro.

L’institution monétaire de Francfort tiendra jeudi sa réunion mensuelle de politique monétaire, cette fois-ci à Naples (sud de l’Italie), et suivie comme toujours d’une conférence de presse de son président Mario Draghi.

Les gouverneurs devraient laisser inchangé le taux directeur, abaissé à 0,05% le mois dernier.

En revanche, M. Draghi devrait livrer des détails concernant le programme de rachats d’actifs annoncé début septembre, mais dont le montant n’a pas encore été révélé. Pour fluidifier le crédit en zone euro et donner un coup de fouet à l’économie, la BCE veut racheter des ABS – produits financiers adossés à des actifs – et des obligations sécurisées (covered bond) à partir d’octobre.

Le dispositif complètera huit prêts très bon marché et de long terme (TLTRO) proposés aux banques jusqu’à juin 2016, à la condition expresse que celles-ci prêtent plus généreusement aux entreprises et ménages en Europe.

Au total, l’institution est prête à porter la taille de son bilan à son niveau de 2012. Cela suppose le rachat de plus de mille milliards d’euros de nouveaux actifs.

– Baisse de l’euro –

Premier effet positif de ces annonces : l’euro est repassé sous les 1,30 dollar et même sous 1,28 dollar pour la première fois depuis deux ans. S’il ne figure pas explicitement parmi les objectifs de la BCE, le niveau de la monnaie européenne est scruté de près à Francfort, son cours élevé face au dollar étant régulièrement accusé de pénaliser les exportations européennes.

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èles des billets de 10 euros, présentés à Paris le 23 septembre 2014 (Photo : Eric Piermont)

En revanche, les prêts accordés lors du premier TLTRO mi-septembre ont déçu les analystes, avec seulement 82,6 milliards d’euros alloués sur les 400 milliards proposés.

Cette déconvenue n’affole pas M. Draghi, qui a déclaré cette semaine que ce montant était “dans la fourchette” qu’il attendait.

Un deuxième tour est prévu le 11 décembre, au cours duquel “nous devrions voir des montants plus élevés” que lors du premier, estime Willem Buiter, analyste chez Citigroup.

Un certain nombre de banques attendraient notamment de connaître le résultat fin octobre de la revue d’actifs et des tests de résistance menés par les autorités européennes, selon plusieurs experts.

Pour autant, “nous ne pensons pas que le volume des TLTRO et du programme d’ABS/Covered Bond atteindra les attentes de la BCE”, juge Michael Schubert, analyste chez Commerzbank.

“Les développements récents ont jeté le doute sur l’efficacité de (sa) politique”, renchérit Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.

– La BCE capable de faire plus –

La politique en question n’agit peut-être pas, mais elle chiffonne le gouvernement allemand et la Bundesbank. Celle-ci estime que les gardiens de l’euro se rangent du côté des banques aux dépens du contribuable.

Pendant ce temps, “la reprise en zone euro perd de son allure”, a fait valoir M. Draghi en début de semaine devant des députés du Parlement européen.

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ège de la BCE, à Francfort le 26 juin 2014 (Photo : Daniel Roland)

Parmi les dernières publications, le très suivi baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands a décroché en septembre pour le cinquième mois d’affilée, signe que la première économie européenne, moteur de la région, se dirige vers un automne poussif.

Les chiffres de l’inflation de septembre en zone euro, attendus mardi, seront scrutés de près. La hausse des prix est attendue à 0,3%, très éloignée de l’objectif de la BCE d’un chiffre proche de 2%.

De ce fait “les pressions sur la banque centrale pour faire encore plus restent élevées”, estime M. Schubert, persuadé que “la BCE va probablement acheter en dernier recours des obligations souveraines à grande échelle, probablement début 2015”.

La BCE se tient prête à user “d’instruments non conventionnels supplémentaires” si nécessaire, a réaffirmé M. Draghi lundi.