“La situation des banques publiques sera plus délicate qu’auparavant”. C’est ce que pense le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, et ce suite au report par l’ANC de l’examen des deux projets de lois relatifs au renforcement des assises financières des banques publiques et la création de la Société de gestion des actifs.
Dans une déclaration à la presse, en marge du colloque sur l’audit des libertés économiques en Tunisie tenue, samedi dernier, il a insisté sur le caractère «urgent des financements qui devraient être accordés notamment à la Société tunisienne de banque (STB) et à la Banque de l’habitat (BH)».
«Ces financements sont aujourd’hui indispensables à ces institutions afin de leur permettre de poursuivre leur fonctionnement», a-t-il souligné.
Par ailleurs, M. Ayari a fait part d’une inquiétude quant à la réaction des bailleurs de fonds internationaux, à savoir la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) face au report de l’examen des deux projets de loi qui constituent, pour eux (bailleurs de fonds), «une garantie fondamentale pour l’avancement du processus de réformes en Tunisie».
D’après lui, la réussite d’une réforme dépend de l’espace et du temps de sa réalisation, et le report dans ce cas pourrait avoir des répercussions négatives, car il s’agit là d’un non respect du timing prévu.
En ce qui concerne les retombées de ce report sur le décaissement de la dernière tranche du prêt de garantie du FMI et l’obtention des financements auprès de la BM, le gouverneur de la BCT a fait savoir que des contacts seront effectués avec les représentants des deux institutions financières afin de remédier à cette situation.