Chine : début mardi de la conversion directe entre le yuan et l’euro

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à partir de mardi (Photo : Peter Parks)

[29/09/2014 12:23:07] Pékin (AFP) Il sera possible à partir de mardi d’échanger directement le yuan et l’euro, a annoncé lundi une autorité chinoise en charge des échanges de devises, alors que Pékin cherche à intensifier l’internationalisation de sa monnaie.

L’euro et le yuan pourront désormais être échangés de façon directe, et non plus en passant par l’intermédiaire du dollar pour calculer le taux de conversion comme c’est actuellement le cas, a indiqué l’opérateur du China Foreign Exchange Trade System (CFETS).

Cette mesure “permettra d’abaisser les frais de conversion, de soutenir les échanges commerciaux bilatéraux” tout en facilitant “l’usage du renminbi (nom officiel du yuan, NDLR) pour des investissements” et en dopant les “relations financières entre Chine et Union européenne”, a estimé la banque centrale chinoise dans un communiqué.

En juin, la Chine –qui encadre encore très étroitement les échanges de sa devise– avait déjà autorisé les transactions directes entre le yuan et la livre britannique.

Pékin permet depuis longtemps une conversion directe entre le renminbi et le dollar américain et, depuis quelques années, avec le yen japonais, les dollars australien et néo-zélandais, ou encore le ringgit malaisien.

De son côté, la banque HSBC a indiqué avoir reçu l’approbation des autorités pour opérer des échanges directs yuans/euros sur le marché interbancaire chinois.

“Autoriser une conversion directe entre le renminbi et la deuxième monnaie la plus utilisée dans le monde représente une étape importante de l’internationalisation du yuan”, a souligné Ryan Song, responsable des activités de marché en Chine pour HSBC, pointant le caractère “plus commode” des transactions entre deux économies majeures.

En dépit de multiples contentieux, l’UE est le principal partenaire commercial de la Chine –avec 559 milliards de dollars d’échanges bilatéraux en 2013 selon les douanes chinoises–, tandis que la Chine constitue le deuxième partenaire de l’Union.

Et l’Europe représente désormais 10% de l’ensemble des transactions libellées en yuans, selon la société financière Swift — la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et le Luxembourg se situant même dans le top 10 des pays utilisant la monnaie chinoise (hors Chine continentale et Hong Kong).

Sur un an, la Grande-Bretagne a vu ses paiements en yuan grimper de 124%, l’Allemagne de 116%, la France de 44% et le Luxembourg de 42%, avait précisé Swift fin août, expliquant ces bonds par la conclusion d’accords bilatéraux de compensation entre la Chine et ces pays européens.

De fait, Pékin promeut activement l’utilisation du renminbi (ou “monnaie du peuple”) hors des frontières chinoises, multipliant les coopérations avec les grandes banques centrales et les accords permettant des investissements directs en yuans.

La banque centrale a par ailleurs élargi en mars la fourchette journalière au sein de laquelle le yuan est autorisé à fluctuer par rapport au dollar, même si l’on est encore loin d’une convertibilité totale du yuan, Pékin redoutant des flux de capitaux incontrôlés.

La monnaie chinoise se situe au septième rang des devises les plus utilisées pour des paiements internationaux, avec une part de 1,57% en août, selon le rapport de Swift.