Barroso met en garde Poutine contre de nouvelles barrières commerciales envers Kiev

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é Manuel Durao Barroso à New York le 23 septembre 2014 (Photo : Don Emmert)

[01/10/2014 11:53:57] Bruxelles (AFP) Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a mis en garde mercredi le président russe Vladimir Poutine contre l’imposition de nouvelles barrières commerciales contre l’Ukraine, en exprimant ses “vives préoccupations”.

“L’application d’un décret” récemment adopté par le gouvernement russe et “proposant de nouvelles barrières commerciales entre la Russie et l’Ukraine (…) contreviendrait” à l’accord selon lequel l’UE a accepté de reporter la mise en ?uvre de son accord de libre-échange avec l’Ukraine, a souligné M. Barroso dans un courrier à M. Poutine.

Le chef de l’exécutif européen répondait à une lettre que lui a adressée le 17 septembre le président russe pour demander une révision de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine, dont la conclusion a déclenché le conflit en Ukraine et la crise avec la Russie.

Pour contribuer à une amorce de détente, Bruxelles a accepté le 12 septembre d’ajourner au 1er janvier 2016 la mise en ?uvre du volet commercial de cet accord.

Mais en contrepartie de cette concession censée répondre aux inquiétudes de la Russie sur un afflux de produits européens sur son marché, Moscou s’est engagé à maintenir le régime commercial préférentiel qu’elle réservait à l’Ukraine avant la crise.

“Dans ce contexte”, le récent décret russe nourrit “de vives préoccupations” au sein de l’UE, a assuré M. Barroso, rappelant le donnant-donnant prévu par l’accord du 12 septembre. “Je souligne que la proposition d’ajourner la mise en ?uvre de l’accord de libre-échange est liée à la poursuite du régime préférentiel”, et “toutes les parties doivent appliquer ces conclusions de bonne foi”, écrit-il.

M. Barroso réaffirme à M. Poutine la fin de non-recevoir déjà opposée par l’UE à la demande russe d’une révision de l’accord d’association. Il rappelle que cet accord “reste bilatéral” et qu’en conséquence, “toute adaptation” ne peut être du ressort que des deux parties contractantes. Le compromis du 12 septembre “ne peut et ne doit limiter en aucun cas les prérogatives souveraines de l’Ukraine”, insiste-t-il.