Salles de marchés : les banques s’attaquent à Bloomberg en lançant leur messagerie

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és de la Bourse de New York, le 2 septembre 2014 (Photo : Spencer Platt)

[02/10/2014 05:52:26] New York (AFP) Les grands noms de la finance mondiale, dont Goldman Sachs, ont annoncé mercredi lancer un service de messagerie baptisé “Perzo”, dont le but est de contester le monopole de l’agence d’informations Bloomberg dans les salles de marché.

Bank of America Merrill Lynch, Bank of New York Mellon, Credit Suisse, Deutsche Bank, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Wells Fargo, Nomura, Citigroup, Jefferies, BlackRock, Maverick et Citadel ont décidé de créer une société qui propose ce service, dénommée Symphony Communications Services, selon un communiqué publié mercredi.

Celle-ci sera dirigée par le Français David Gurle, 47 ans, un ex de France Telecom, qui a fondé Perzo.

Perzo se veut un service de messagerie interne aux salles de marché dont le but sera d’offrir une alternative crédible aux services de Bloomberg.

Les services de messagerie permettent aux traders d’envoyer des messages privés à leurs clients ou d’échanger de façon confidentielle sur des analyses financières.

Le montant total de l’investissement est de 66 millions de dollars.

“Symphony répond à une pression dans le secteur pour de meilleurs moyens de communication et de collaboration”, explique Darren Cohen, un des dirigeants de Goldman Sachs.

Dans un environnement réglementaire renforcé, les établissements financiers espèrent qu’avec ce service, ils pourront mieux surveiller leurs traders et éviter des scandales comme celui de la manipulation supposée des marchés de changes.

Cette initiative vise surtout à rivaliser avec Bloomberg, qui équipe quasiment toutes les salles de marchés du monde de ses écrans financiers et services de messagerie.

Les banques louent des terminaux à l’agence d’informations financières à un prix onéreux, plus de 20.000 dollars par an. Lancées dans une stratégie de réduction des coûts, elles ont voulu renégocier les prix à la baisse et ont essuyé un refus de Bloomberg.

Cette fronde s’est amplifiée après que plus de 10.000 messages privés de clients, avec leurs identités et adresses électroniques, ont été publiés sur internet l’an dernier.

Goldman Sachs, qui était particulièrement concernée, avait alors pris la tête des frondeurs.