Sommet de l’élevage : chez les brebis, “tout va bien”

b4e7a80029496b824dc1381b5b75fc8965c69727.jpg
élevage en Auvergne, mais les éleveurs de brebis redressent la tête pour la première fois en 20 ans (Photo : Miguel Medina)

[02/10/2014 14:55:06] Cournon (France) (AFP) “Oui chez nous, tout va bien!”: Emmanuel Coste, le président de la filière, est presque embarrassé de le dire au Sommet de l’élevage en Auvergne, mais les éleveurs de brebis redressent la tête pour la première fois en 20 ans.

La recette: des prix solides et la révision de la politique agricole commune. “Les prix autour de 6,50 euros le kilo sont parmi les plus hauts du monde et le rééquilibrage de la PAC va revaloriser nos aides de pratiquement 20%”, résume-t-il.

Alors que la précédente version de la politique européenne favorisait les grandes cultures et, parmi les éleveurs, l’élevage bovin, les moutons ont rattrapé leur retard: “On va même passer devant les bovins”, estime M. Coste.

La prime plancher, indique-t-il, s’établit autour de 18 euros, auxquels il en ajoute trois si le producteur assure ses débouchés par contractualisation avec un distributeur. Surtout, la profession a eu la sagesse de négocier une hausse des aides européennes conditionnée à la productivité: pour les toucher, il faut que les brebis donnent au minimum naissance à 0,4 agneau par an.

Si ce taux est dépassé, à plus de 0,8 agneau par brebis, ou si l’éleveur est en phase d’installation, ou qu’il produit sous un label de qualité, la prime est augmentée de six euros par tête. “On encourage la productivité pour remonter la filière. On est les seuls à le faire mais ainsi, si les aides s’arrêtent ou diminuent, on ne coulera pas”, assure M. Coste. Et puis “on sait d’expérience que pour s’en sortir il faut produire de 1,2 à 1,4 brebis par an”.

Le cheptel en redressement atteint aujourd’hui 5,5 millions de brebis, dont 1,5 million pour le lait, et fait vivre 45.000 éleveurs. “Pour la première fois, on espère stabiliser ces chiffres”, ajoute le responsable.

Les producteurs qui ont essuyé la forte concurrence des agneaux néo-zélandais dans les années 1990, avec des quotas de 220.000 tonnes représentant 20% de la consommation européenne, se sont battus sur la qualité pour survivre: Label Rouge, AOC, IGP et bio représentent aujourd’hui 20% de la production française.

Le dernier motif d’inquiétude, c’est le renouvellement des générations, indique M. Coste, qui appelle les jeunes éleveurs à choisir cette filière.