“Nos modes de consommation et de production se traduisent par une exploitation de plus en plus excessive des ressources naturelles, de l’espace et des énergies, d’où la nécessité de repenser le concept de développement en lui conférant une meilleure durabilité”.
C’est la conclusion du rapport de synthèse des 1ères Assises nationales du développement durable (ANDD), présenté, mercredi 1er octobre, à Gammarth (Tunis), lors d’un séminaire organisé par le ministère de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable.
Après avoir identifié 6 thématiques majeures faisant valoir les aspects économiques, sociaux, écologiques, culturels et de gouvernance, le rapport appelle à garantir une meilleure intégration des impératifs du développement durable dans les politiques, programmes et plans de développement.
Le rapport précise que cette intégration nécessite une institutionnalisation des évaluations environnementales, sociales et stratégiques pour les politiques, plans et programmes publics ayant une incidence sur la durabilité du développement.
Inventorier les ressources naturelles du pays
Selon cette étude, la Tunisie a besoin de mettre en place des modes de production et de consommation orientés vers une économie verte et inclusive et innovante. Cette forme d’économie permettrait de limiter l’exploitation des ressources naturelles, à travers la mise en œuvre du plan d’action visant la réforme du système des études d’impact sur l’environnement, outre l’accélération de la finalisation de la stratégie nationale de promotion de l’économie verte.
Assurer l’émergence et la promotion d’une économie verte reste, toutefois, tributaire de la mise en place d’une fiscalité et d’instruments économiques qui encouragent la consommation et la production durables, relève le document.
Sur le plan légal, les auteurs du rapport appellent à l’élaboration d’une loi-cadre sur la transition énergétique qui favorise l’efficacité des énergies renouvelables.
La Tunisie, un pays au capital naturel limité et inégalement réparti sur le territoire national, a besoin d’inventorier ses ressources naturelles sur la base des informations existantes et d’études complémentaires, préconisent les auteurs du rapport.
Maîtrise des connaissances sur les changements climatiques
Pour eux, les objectifs recherchés consistent à maîtriser les connaissances en matière de changement climatique et à intégrer ses effets dans les modalités de planification du développement.
S’agissant de la qualité de vie et de la lutte contre les nuisances, le rapport relève des niveaux de performances divers d’un secteur à l’autre (comme la gestion des déchets, l’assainissement des eaux usées, la pollution industrielle) et d’une région à l’autre (milieu rural et urbain).
Les axes stratégiques suggérés consistent à promouvoir une gestion intégrée et durable des déchets ménagers et industriels, moyennant notamment la réglementation des plans directeurs régionaux et communaux de gestion des déchets, y compris en zones rurales.
Refonte des mécanismes de gouvernance…
La refonte des mécanismes de la gouvernance permettra également d’assurer une meilleure durabilité du développement, selon les auteurs du rapport. De ce point de vue, ils recommandent de promulguer les textes d’organisation et de fonctionnement de l’instance constitutionnelle du développement durable et des droits des générations futures, instituée par l’article 129 de la Constitution tunisienne du 27 janvier 2014, en tant qu’instance représentative des divers groupes de la société.
Les auteurs dudit rapport recommandent également d’élaborer un plan d’action national de l’environnement pour le développement durable “PANEDD” 2016/2026, et de restructurer les agences de l’environnement afin d’octroyer à l’action gouvernementale en la matière plus d’intégration et d’efficience.
Autre recommandation du rapport de synthèse, l’institutionnalisation de l’Observatoire tunisien de l’environnement pour le développement durable “OTEDD” en tant qu’organe d’information de monitoring et d’aide à la décision.