à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, le 21 juin 2014 (Photo : Eric Feferberg) |
[05/10/2014 13:36:59] Paris (AFP) Le comité d’entreprise d’Euro Disney se retrouve lundi au petit matin pour une réunion extraordinaire sur la “situation financière”, dont la convocation en urgence n’augure rien de bon pour l’entreprise en proie à une désaffection du public.
Les membres du comité ont en effet reçu vendredi leurs convocations, avec un seul point à l’ordre du jour: la “situation financière de l’entreprise”, ont annoncé des sources concordantes à l’AFP.
“Ça ne sent pas bon”, a estimé une des sources. La réunion pourrait être liée “aux questions de cash flow”, le flux de trésorerie, a précisé l’une de ces sources.
Le comité extraordinaire de lundi est programmé à 07H00, selon les trois sources de l’AFP.
Cet horaire très matinal est lié à l’ouverture à 09H00 de la Bourse de Paris, les communications financières se faisant en principe en dehors des heures de fonctionnement de la place où la société est cotée, afin de ne pas créer trop de perturbations sur le cours des actions.
Euro Disney est dirigé depuis le 15 septembre par l’Allemand Tom Wolber, qui a remplacé Philippe Gas, parti diriger le Shanghai Disney Resort.
Si des interrogations planent encore sur les annonces qui pourraient être faites lundi, les difficultés financières de l’entreprise, qui souffre d’une érosion continue de fréquentation sur son site Disneyland Paris, ne sont un mystère pour personne.
Crise oblige, la première destination touristique privée d’Europe fait moins le plein avec un impact sans équivoque dans ses résultats puisqu’au premier semestre 2013-2014 (d’octobre à fin mars), Euro Disney a ainsi creusé de 16% sa perte nette à 103,6 millions d’euros.
– Recul de la fréquentation, érosion du titre –
Sur cette période, la trésorerie avait fondu de 24 millions d’euros en six mois, terminant à 54,1 millions d’euros à fin mars. Les réserves pourraient avoir été encore nettement creusées depuis avril.
Au premier semestre, l’entreprise avait dû emprunter 100 millions d’euros à sa maison mère américaine, en recourant à une ligne de crédit réutilisable ouverte par The Walt Disney Company lors du refinancement de la dette du groupe en 2012. Au premier semestre de l’exercice précédent, il avait déjà emprunté 30 millions d’euros qui ont déjà été remboursés, selon M. Gas.
Concernant le troisième trimestre (avril-juin), le groupe a publié un chiffre d’affaires en recul de 3,6% à 339,5 millions d’euros, pâtissant d’un nouveau recul de la fréquentation.
Euro Disney emploie environ 15.000 salariés et exploite à Marne-la-Vallée deux parcs sur un même site: Disneyland Paris, ouvert depuis 1992, et le Walt Disney Studio, qui a ouvert en mars 2002.
Pour redresser la barre, le groupe de loisirs a mis Ratatouille aux fourneaux, en lançant début juillet une méga-attraction familiale inspirée des aventures du petit rat gourmet qui se rêvait grand chef d’un restaurant parisien dans le film éponyme sorti en 2007.
ée de Disneyland Paris à Marne La Vallée (Photo : Jean-Pierre Muller) |
L’investissement total autour de cette attraction a excédé les 200 millions, un record dans ce secteur en Europe, et cet effort a pesé dans les comptes du groupe.
Euro Disney a misé gros sur Ratatouille, avec l’espoir que cette attraction unique au monde dynamisera l’activité.
Car si Disneyland Paris reste la première destination touristique privée en Europe, elle a néanmoins perdu un million de visiteurs l’an dernier, repassant sous les 15 millions.
Au premier semestre 2014, la tendance s’était poursuivie avec 400.000 visiteurs en moins (-6%). Même chose au troisième trimestre, avec 3% d’entrées en moins dans les parcs et 12.000 nuitées en moins dans les hôtels.
Côté boursier, l’érosion du titre est également continue. Le 16 janvier, l’action avait atteint un point haut à 4,72 euros. Vendredi soir à la clôture du marché parisien, elle a fini à 3,46 euros, soit une chute de près de 27% par rapport à ce pic.