La Grèce prévoit une croissance de près de 3% en 2015

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és de rue, à Athènes le 30 avril 2014 (Photo : Aris Messinis)

[06/10/2014 08:17:20] Athènes (AFP) La Grèce prévoit une sortie de récession affirmée en 2015, avec une croissance attendue du PIB de 2,9%, selon l’avant-projet de budget de l’Etat dévoilé lundi par le ministre adjoint des Finances, Christos Staïkouras.

M. Staïkouras a répété que la croissance devrait être de retour dès 2014, à 0,6%, après six ans de récession qui ont fait perdre au pays un quart de son PIB. Certains économistes doutent cependant que la croissance revienne dès cette année. En septembre, l’agence de notation Standard & Poor’s voyait plutôt un nouveau recul, certes minime, de 0,2% cette année.

Approuvé par la troïka des créanciers du pays (UE, BCE, FMI), dont les hauts représentants ont entamé la semaine dernière l’audit régulier des comptes grecs, cet avant-projet de budget prévoit également un excédent primaire budgétaire (hors charge de la dette) de 2,9% du PIB, soit 5,4 milliards d’euros.

Survenue après la crise financière de 2008, la récession en Grèce s’est enracinée avec la crise de la dette, à partir de 2010.

La Grèce a affiché déjà au 2e trimestre son 24e recul consécutif du produit intérieur brut par rapport au même trimestre de l’année précédente

Le ministre a souligné l’amélioration des finances publiques grâce “à la stabilisation” financière et politique du pays ces deux dernières années.

“Nous allons transformer la présente stabilisation en une croissance viable et à la cohésion sociale”, a-t-il dit lors d’un point de presse de présentation du projet du budget.

Le gouvernement espère que la croissance en 2015 sera surtout due à l’augmentation “de la consommation privée” après les allègements fiscaux prévus par le gouvernement.

L’avant-projet de budget, qui sera présenté lundi au comité des finances du Parlement, avant sa discussion en novembre, prévoit un déficit public de 0,2% du PIB contre 0,8% en 2014.

Le gouvernement de coalition droite-socialistes mené par le conservateur Antonis Samaras table également sur une réduction du fardeau de la dette publique pour 2015, à 168% du PIB, soit 316 milliards d’euros, contre 318 milliards d’euros en 2014.

Placée depuis 2010 sous assistance financière de l’UE et du FMI en échange de mesures d’austérité drastiques pour éviter une faillite qui menaçait la survie même de l’euro, la Grèce a bénéficié de lignes de crédit de plus de 240 milliards d’euros.

La discussion sur l’avant-projet intervient dans un moment politique tendu. Le gouvernement d’Antonis Samaras a décidé de se soumettre à un vote de confiance au Parlement d’ici à la fin de la semaine, pour renforcer sa crédibilité, face au parti d’opposition Syriza (gauche radicale), qui ne cesse de réclamer des élections anticipées et souhaite mettre fin à la rigueur.