ège de la Goldman Sachs à New York le 22 juin 2012 (Photo : Stan Honda) |
[06/10/2014 17:51:51] New York (AFP) Les autorités américaines enquêtent sur les pratiques auxquelles aurait eu recours la banque Goldman Sachs pour s’attirer les faveurs du fonds souverain libyen (LIA) sous le règne de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.
Ces investigations sont menées par le gendarme de la Bourse, la SEC, ont précisé ces sources qui ont requis l’anonymat.
Les autorités américaines veulent notamment savoir si Goldman Sachs a accordé un stage en 2008 au frère de Mustafa Zarti, un ex-dignitaire du régime qui était alors le chef adjoint du Fonds souverain libyen, selon les sources.
Cette décision avait été prise alors que Goldman Sachs était engagée dans des opérations avec le Fonds libyen à hauteur de 1 milliard de dollars mais à un moment où les relations entre les deux partenaires “commençaient à se détériorer”.
“Haitem Zarti a commencé à travailler en juillet 2008 et est resté dix mois. Ce stage était considéré comme faisant partie des sessions de formation offertes aux employés de LIA”, explique Goldman Sachs dans des documents adressés à la justice britannique et consultés par l’AFP.
Certains frais “en lien avec ces formations” étaient toutefois à sa charge, selon les documents.
Goldman Sachs reconnaît en outre avoir payé pour l’hébergement d’employés de LIA lors de voyages au Maroc et pour les divertir.
Aux termes de la législation en vigueur aux Etats-Unis, les entreprises américaines ne sont pas autorisées à offrir de l’argent ou des objets de valeur à des responsables étrangers afin de décrocher des contrats.
Libyan Investment Authority (LIA) avait été créé en 2006 pour gérer les revenus pétroliers du pays. A l’époque, il gérait pour 65 milliards de dollars d’actifs.
L’enquête de la SEC tombe au moment où débutent à Londres des audiences préliminaires en vue d’un éventuel procès dans cette affaire.
Lundi, LIA a notamment réclamé dans ce cadre 1 milliard de dollars (800 millions d’euros) à Goldman Sachs, qu’il a accusé d’avoir abusé ses responsables inexpérimentés.
Le litige porte sur des transactions réalisées entre janvier et avril 2008. Conseillé par Goldman Sachs, LIA a acheté via divers produits financiers les actions de Citigroup et Santander entre autres.
Mais il a enregistré de lourdes pertes avec l’effondrement de ces entreprises en Bourse.
Goldman Sachs affirme que les responsables du fonds souverain étaient parfaitement au courant des risques encourus et que les pertes essuyées sont dues à la crise financière.