Le Rapport “Surmonter les obstacles à l’intégration des Jeunes”, élaboré par la Banque mondiale, l’Observatoire national des jeunes et le Centre pour l’intégration en Méditerranée, a été présenté jeudi 2 octobre à Tunis, en présence de Gloria La Cava, spécialiste senior en sciences sociales de la BM, Mohamed Jouili, directeur de l’Observatoire national des chercheurs et représentant de la société civile.
Gloria La Cava a indiqué que “l’étude tend à élaborer une stratégie pour améliorer la réalité de la vie des jeunes en prospectant leur degré d’implication politique et en prenant connaissance de leurs préoccupations selon une vision faisant de la contribution des jeunes l’axe essentiel du processus de développement”.
Elle a rappelé les programmes lancés par la BM dans le domaine de la jeunesse, en collaboration avec les structures de la société civile, dans les gouvernorats de Tatatouine, Kasserine et Jendouba, outre les programmes lancés dans le cadre du partenariat avec le secteur étatique.
“La révolution tunisienne constitue une lueur d’espoir pour un avenir nouveau qui ne peut être accompli avec les jeunes seulement mais il importe de mettre à contribution toutes les parties prenantes, notamment les prestataires publics et les privés de l’éducation, la société civile les décideurs et administrateurs du secteur publics les employeurs du secteur privé le secteur émergent des ONG impliquées dans le domaine de l’emploi des jeunes les autorités locales et surtout les jeunes tunisiens”, a-t- elle estimé.
Mohamed Jouili, de son côté, s’est penché sur les conditions de réalisation de l’étude sur deux ans. “Cet effort a permis de réunir des données sur la réalité des jeunes dans les différentes régions et mettre en exergue les obstacles auxquels il font face dans certains domaines afin de pouvoir les atténuer”, a-t-il indiqué.
“L’observatoire des jeunes oeuvre, a-t-il souligné, à créer un climat de confiance avec la société civile à même d’offrir les facteurs de crédibilité, de l’action scientifique et de la transparence”.
Selon le rapport, trois ans après la révolution, la présence en politique des jeunes tunisiens reste limitée, ils continuent de faire face à des niveaux élevés de chômage et ne sont toujours pas systématiquement consultés sur les questions clés qui les affectent directement.
Il identifie la source des obstacles perpétuels qui entravent leurs droits et offre des suggestions sur l’approche holistique nécessaire pour les surmonter. Le Rapport offre une analyse complète des obstacles sociaux économiques politiques et culturels rencontrés par les jeunes tunisiens.
Le rapport s’appuie sur des données quantitatives à partir des résultats de l’enquête d’une recherche qualitative approfondie et des consultations directes avec les jeunes, les prestataires de services concernés et les décideurs afin d’identifier les causes profondes et les niveaux de l’inactivité généralisée de jeunes.
Cette analyse est combinée avec un examen des programmes internationaux à succès sur l’emploi des jeunes ce qui a conduit à une série de propositions pour de nouvelles politiques et approches axées sur les jeunes pour la Tunisie.
“Depuis le printemps arabe les jeunes ont façonné les politiques sociales et économiques ainsi que les normes et les valeurs sociales difficiles qui fournit des analyses solides pour nous permettre de s’engager sur la meilleure façon de soutenir les jeunes dans la réalisation de leur plein potentiel que ce soit dans le marché du travail ou dans la vie politique et économique”, note le rapport qui espère que les parties concernées vont utiliser le rapport comme une “feuille de route”.
Le document démontre que bien que la citoyenneté active et la participation civique chez les jeunes tunisiens soit essentielle pour maintenir la dynamique socio-économique positive et la stabilité politique du pays il s’avère que très peu d’entre eux se livrent à une quelconque forme de participation politique à l’exception des mobilisations pour les démonstrations.
Le rapport offre également une analyse des aspirations et besoins des jeunes tunisiens en tenant compte à la fois des mesures économiques et non économiques de l’exclusion qui sont à l’origine de la révolution.
En dehors du chômage, le rapport révèle également un niveau élevé de découragement chez les jeunes. Le nombre total de jeunes âgés de 15 et 29 qui ne sont “pas dans un système éducatif sans emploi ni en formation” est estimé à 33%, soit l’un des taux les plus élevés de la région.
Parmi les sources de ce découragement, il y a les conditions du marché du travail, la mauvaise qualité de l’éducation, les disparités régionales et les préjugés sexistes en vigueur.
Les débats lors de la présentation du rapport ont porté sur les problèmes d’accès aux informations des structures gouvernementales et civiles, l’inadéquation des maisons des jeunes avec les préoccupations des jeunes, les obstacles des jeunes à intégrer les affaires publiques et les disparités régionales.
WMC/TAP