Japan Tobacco envisage de fermer deux usines en Europe, 1.100 emplois en péril

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ège de Japan Tobacco à Tokyo, le 15 mars 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[08/10/2014 06:24:52] Tokyo (AFP) Le géant japonais des cigarettes Japan Tobacco (JT) a annoncé mardi soir envisager la fermeture de deux usines et d’une ligne de production en Europe, dans un contexte économique difficile, un projet qui pourrait entraîner la suppression de 1.100 emplois.

Parmi les sept sites qu’il compte en Union européenne, sont visés ceux de Lisnafillan, en Irlande du Nord, et de Wervik en Belgique. Leur activité serait transférée vers d’autres usines, “éventuellement en Pologne et en Roumanie”.

Une partie de l’usine de Trèves, en Allemagne, pourrait également être délocalisée. Cela concernerait la fabrication de produits liés au tabac, comme le tabac à rouler, précise le groupe dans un communiqué, à l’exception de “Ploom”, concurrent des cigarettes classiques et électroniques qui permet de chauffer des capsules de véritable tabac sans le brûler, grâce à la “vaporisation”.

Japan Tobacco va entamer des discussions avec les syndicats et les autorités européennes compétentes afin de parvenir à un accord qui aboutirait à un arrêt de la production “entre 2016 et 2018”. “Environ 1.100 postes à temps plein seraient affectés”, selon la même source.

Le propriétaire des marques de cigarettes Winston, Benson & Hedges ou encore Camel justifie de telles restructurations par la nécessité de “renforcer sa compétitivité dans un environnement difficile”.

Outre la conjoncture, il met en cause “la pression fiscale” pour expliquer le recul des ventes constaté dans plusieurs marchés clés en Europe.

“Ceci est aggravé par la nécessité de se conformer” à une législation de plus en plus sévère, déplore le groupe, évoquant “en particulier la nouvelle directive européenne sur le tabac, qui va réduire de manière significative le nombre de formats des paquets” de cigarettes en imposant une taille minimum.

Ce texte, récemment adopté par le Parlement européen, prévoit par ailleurs des messages d’avertissement plus grands, couvrant 65% de la surface des emballages, et l’interdiction d’ici 2020 des cigarettes aromatiques, dont les mentholées.

Invoquant les mêmes raisons, son concurrent Philip Morris International, leader mondial de l’industrie du tabac avec sa marque Marlboro, avait annoncé en avril la fermeture de son usine néerlandaise employant plus de 1.200 personnes.

Japan Tobacco, qui tire plus de 80% de ses revenus des cigarettes et produits afférents, compte plus de 50.000 salariés et 25 usines dans le monde, pour un chiffre d’affaires escompté de 2.430 milliards de yens (17,7 milliards d’euros) en 2014.

Il connaît également des difficultés dans l’archipel nippon, où il est confronté de surcroît au vieillissement de la société. Face à la chute des ventes de tabac (-46% depuis 1996), il a décidé d’arrêter la production dans quatre de ses neuf usines d’ici début 2016.

Pour consolider son coeur de métier, JT a développé d’autres activités, alimentaires, mais aussi pharmaceutiques. Il fournit par exemple des préparations pour les reins et la peau ainsi que des antirétroviraux utilisés contre le VIH (sida).

A la Bourse de Tokyo, la perspective de ces nouvelles restructurations n’a pas profité au titre qui a fini mercredi en recul de 0,97% à 3.567,5 yens, dans un marché en baisse de 1,19%.