Transdev réclame toujours le redressement judiciaire de la SNCM

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Ajaccio, en Corse, le 10 juillet 2014 (Photo : Pascal Pochard-Casabianca)

[08/10/2014 11:56:41] Paris (AFP) La société Transdev, principal actionnaire de la SNCM, a de nouveau plaidé mercredi pour un placement de la compagnie maritime en redressement judiciaire, pour échapper aux amendes de Bruxelles, mais n’a pas souhaité commenter le plan présenté mardi par la direction.

Ce plan, présenté lors d?une réunion à la préfecture des Bouches-du-Rhône, fait état d’un nouveau “schéma d’exploitation” prévoyant notamment la suppression de 800 à 1.000 emplois, sur un total de 2.000.

“Le chiffre exact est de 700 à 900”, a indiqué Transdev à l’AFP, ne commentant néanmoins pas ce plan, qui est celui de la direction de la SNCM, et non des actionnaires.

En juillet dernier, au terme de 17 jours de grève, un compromis avait été signé, qui excluait le redressement judiciaire jusqu’au 31 octobre, et prévoyait une concertation autour du médiateur nommé par le gouvernement. C’est dans ce cadre, précise-t-on chez Transdev, qu’a été présenté ce plan.

L’actionnaire plaide en faveur du redressement judiciaire, seule solution selon lui pour s’affranchir des 440 millions d’euros que réclame la Commission européenne à la SNCM, au titre d’aides indûment perçues.

“Le risque, c’est d’aller trop tard en redressement judiciaire”, a réagi mercredi auprès de l’AFP Transdev, pour qui cette solution permettrait de créer une nouvelle société, saine financièrement. Les syndicats craignent que cela ne soit un prélude au démantèlement de la compagnie.

Selon une source proche de Transdev, ce placement en redressement judiciaire doit être demandé “le plus rapidement possible, dès fin octobre”.

“Si on n’entre pas rapidement en redressement judiciaire, on y entrera trop tard, car la trésorerie de la SNCM permet à peine de passer la fin de l’année”, a indiqué cette source. Elle a précisé que “tant que la SNCM n’est pas placée en redressement judiciaire, on ne peut voir aboutir ni la discussion avec Bruxelles, ni avec les repreneurs. On ne peut pas avancer sur un schéma de reprise”.

Une cessation de paiement serait alors inévitable, et c’est dans cette hypothèse que “le risque de liquidation est le plus grand”.

Une source proche du dossier a indiqué que le schéma présenté mardi par la direction était “la vision portée par le directoire de ce qu’il faudrait pour ramener la SNCM à l’équilibre financier”. Mais celui-ci “n’a pas été validé par un repreneur éventuel, n’a pas reçu l’aval de la Commission européenne, n’a pas été validé par le tribunal de commerce”.

La prochaine étape est une nouvelle réunion, programmée le 28 octobre en préfecture des Bouches-du-Rhône, autour du médiateur.