élevés, selon des experts (Photo : Fred Dufour) |
[08/10/2014 16:48:34] Washington (AFP) Le vote par internet permettrait d’augmenter la participation aux élections dans le monde, mais les risques de fraudes et d’erreurs sont encore trop élevés pour que la technologie se généralise, conclut un rapport publié mercredi aux Etats-Unis.
“La sécurité doit fortement s’améliorer”, souligne l’étude réalisée par le centre de réflexion Atlantic Council et la société McAfee.
Les défis posés par le vote par internet dépassent de loin ceux du commerce électronique, estiment les auteurs. Les consommateurs affectés par le vol de leur numéro de carte de crédit ou par des fraudes peuvent être remboursés, mais il est difficile de réparer le préjudice subi par un électeur.
“La perte de bulletins est inacceptable”, écrivent les auteurs. “Contrairement aux bulletins papiers, les suffrages électroniques ne peuvent pas être facilement recomptés”.
Des pirates pourraient paralyser une élection, ou pire, en changer les résultats sans être détectés.
Un autre obstacle concerne la nécessité de vérifier l’identité des votants, sans trahir la confidentialité du vote.
Lors d’un débat accompagnant la publication du rapport, l’expert Joseph Hall, du Center for Democracy and Technology, a précisé qu’il faudrait encore 30 ou 40 ans avant que ces problèmes technologiques soient résolus.
Jordi Puiggali, dont la société Scytl édite des plateformes de vote par internet, a rappelé à l’inverse les risques du vote traditionnel, par exemple le bourrage d’urnes.
Les chercheurs ont cité une étude publiée par l’Université du Michigan sur les dernières élections européennes en Estonie, premier pays à permettre le vote électronique pour un scrutin national.
Selon l’étude, qui sera publiée en novembre, des pirates auraient pu “attaquer les serveurs électoraux ou les électeurs pour modifier les résultats de l’élection ou saper la légitimité du système”. L’Estonie assure que ses systèmes étaient sûrs.
Mais le potentiel est formidable, poursuit le rapport de l’Atlantic Council.
“Pour la génération numérique, le vote depuis des appareils mobiles pourrait devenir une application star”, affirment les auteurs. Des vérifications biométriques pourraient s’avérer nécessaires.
“Les avantages du vote par internet en termes de portée, d’accès et de participation pourraient révolutionner le processus démocratique dans le monde”, concluent-ils.