Après la semence, voici venu le temps de la récolte. Après avoir multiplié au cours des dix dernières années les actions de prospection/promotion au Maghreb –la Libye notamment- et, surtout, en Afrique subsaharienne –et en Côte d’Ivoire plus particulièrement-, Amir Turki estime qu’il est grand temps de récolter les fruits des efforts consentis pour vendre le savoir architectural et urbanistique tunisien et, en même temps, les autres services et produits qui vont avec.
Pour ce faire, le patron du cabinet Archibeau (au sein duquel il est associé à Mohamed Ali Tayeche) a créé Afribat Groupement d’Intérêt Economique (GIE). Cette société est appelée à être la tête de pont en Côté d’Ivoire –où elle va bientôt donner naissance à une filiale locale- du groupement que l’architecte a mis sur pied avec trois autres entreprises tunisiennes (Best Engineering, Tiba Immobilière, appartenant respectivement à Zouheir Marrakchi et Jamel Ksibi, et Hydrosol Côte d’Ivoire –filiale du groupe Hydrosol opéré par Slaheddine Haffoudhi) et dont fait également partie Archibeau Export -appartenant à Amir Turki et Mohamed Ali Tayeche, et Kounouz Immobilière, contrôlée par le premier.
Afribat GIE sera, en quelque sorte, un «prolongement d’InterCaude et une alternative», un premier groupement créé en mai 2008 par Amir Turki et qui, observe-t-il, «par manque de moyens ne peut pas assurer la pérennité».
Pour réussir à exporter en Afrique, «il faut engager des moyens, parfois sans retour. Or, cela n’était pas partagé par tous les actionnaires d’InterCaude», regrette notre interlocuteur.
«Après dix ans d’efforts en Côte d’Ivoire –où nous avons participé à plusieurs salons pour y présenter l’expérience tunisienne en matière de logement-, nous avons senti qu’il nous fallait changer de stratégie», explique Amir Turki qui préside Afribat GIE, au nom de sa société, Kounouz Immobilière désigné administrateur. Ce qui veut dire que «nous devions mettre fin à la prospection, qui ne peut être éternelle» et passer à l’action. Et pour Amir Turki et ses partenaires au sein d’Afribat GIE, celle-ci ne peut se faire que sur place. «Les marchés africains sont des marchés de proximité et on ne peut donc pas les gérer à distance. Si on ne s’installe pas, on n’a aucune chance d’accéder à la commande», justifie notre interlocuteur.
L’«attaque» en groupe est également inévitable, puisque le marché africain en général et ivoirien en particulier devenant de plus en plus difficile en raison de la concurrence des Chinois, Français, Marocains, etc., on ne peut rien y faire individuellement.
Dans un premier temps, c’est Archibeau Export qui va, début 2015, s’installer à Abidjan. Afribat GIE pourrait lui emboîter le pas par la suite. Et les perspectives s’annoncent prometteuses. Soulignant le fait que «l’expertise tunisienne est très appréciée» en Côte d’Ivoire, l’animateur d’Afribat GIE révèle que des fonctionnaires de la Banque africaine de développement (BAD) ont manifesté le désir de faire construire leurs villas par des Tunisiens.