à Toulouse (Photo : Lionel Bonaventure) |
[09/10/2014 17:48:38] Paris (AFP) Le voyagiste Fram, qui remonte progressivement la pente, a annoncé jeudi la vente de son parc hôtelier au Maroc, une opération qui lui permet de se refinancer et censée le tirer d’affaire, après des années de tracas.
Le montant de ces cessions n’a pas été divulgué, mais il est vraisemblablement de l’ordre de “quelques dizaines de millions d’euros”, indique une source du secteur.
Ces cessions vont permettre à Fram “de gagner en autonomie, en vision long-terme, et viennent ainsi financer nos prochains développements”, a déclaré la présidente du directoire, Marie-Laurence Vieuille-Feral.
Les établissements cédés au groupe marocain Atlas Hospitality Morocco, partenaire de longue date de Fram, sont un 5 étoiles de Marrakech, “Les Jardins de l’Agdal”, et trois hôtels 4 étoiles à Fès, Agadir et Marrakech. Ils comptent 780 salariés au total.
Fram a signé un accord pour continuer pendant cinq ans à commercialiser et animer la vente de séjours dans ces établissements, dont deux sont des hôtels-clubs qui resteront labellisés comme tels dans ses catalogues.
Il y a un an, le voyagiste de Toulouse, né en 1949, avait mis en vente tous ses actifs immobiliers pour couvrir ses pertes de 2013 et 2014.
Fram, qui compte 3.200 salariés, avait aussi annoncé engager une levée de fonds auprès d’investisseurs extérieurs, alors que les actionnaires familiaux souhaitent se désengager en partie ou totalement du groupe, dont Air France détient 9%.
Le projet d’ouverture du capital piloté par la banque Rothschild n’a pas encore abouti mais reste d’actualité.
Côté ventes, Fram avait déjà cédé l’hiver dernier deux hôtels aux Baléares, au groupe espagnol BG Hotels.
La vente des 4 hôtels marocains “est vraiment une très bonne nouvelle pour Fram, pour les partenaires qui nous font confiance et pour les salariés”, a dit à l’AFP le porte-parole du groupe.
– Rentabilité ‘d’ici fin 2014’ –
“La situation est désormais définitivement apaisée et sécurisée à moyen terme. Aujourd’hui, on a les moyens de nos ambitions”, a-t-il dit.
Fram va pouvoir “accélérer les développements engagés” sur la numérisation de son offre, sur le renforcement de sa présence auprès des groupes (ventes aux comités d’entreprises, conventions d’affaires…) et sur la modernisation de la production, a ajouté le porte-parole.
ège social du voyagiste FRAM, le 3 janvier 2004 à Toulouse (Photo : Lionel Bonaventure) |
Éreinté par de lourdes pertes entre 2010 et 2012 (plus de 70 millions d’euros cumulés), le voyagiste avait remonté une bonne partie de la pente en 2013, ramenant sa perte nette à 1,8 million d’euros cette année-là et sa perte opérationnelle à 9 millions .
En 2012, il avait dû lancer un plan social, supprimant 10% de ses effectifs français soit une soixantaine de postes sur 600.
Lundi, il a redit qu’il comptait renouer avec la rentabilité “d’ici fin 2014”.
“Si des opportunités d’autres cessions se présentent, nous les étudierons au cas par cas”, a indiqué le porte-parole, alors que Fram a des actifs en Sicile, en Tunisie et au Portugal notamment.
Pour reconquérir des clients, le groupe a entièrement revu son offre, avec davantage de produits haut de gamme et d’entrée de gamme.
Fram lancé ainsi des produits nouveaux pour cet hiver, comme des séjours au Panama ou un deuxième circuit au Costa Rica. Il a ajusté ses prix et se veut beaucoup plus concurrentiel cette année.
La dynamique des ventes pour l’hiver est “très positive pour l’instant, avec une croissance à deux chiffres”, a assuré le porte-parole.
Fram avait fait voyager 410.000 clients l’an en 2013. Il couvre cet hiver une quarantaine de destinations.
Son chiffre d’affaires avait baissé de 10,2% en 2013, à 408 millions d’euros, en partie parce que l’offre catalogue avait été resserrée pour éliminer les produits et destinations les moins rentables.
Pour Vanguelis Panayotis, directeur du développement du cabinet MKG Group, interrogé par l’AFP, “céder ses hôtels au Maroc était probablement pour Fram l’un des meilleurs arbitrages à faire. On espère que ce sera suffisant, dans le contexte de mutation profonde que connaît le tourisme aujourd’hui”.