La faible représentation des biotechnologies dans les brevets en Tunisie et la déconnexion des secteurs industriels et de R&D publique des problèmes économiques nationaux ont été relevés par Kamel Bennaceur, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.
«Un décalage important existe entre la recherche, essentiellement publique et le secteur industriel», a-t-il souligné à l’ouverture des travaux de la conférence internationale sur “le rôle des biotechnologies dans le renforcement de l’économie et du développement”, qui se tient à l’initiative du ministère de l’Industrie, avec le soutien du projet européen d’Appui au système de recherche-Innovation (PASRI).
Le ministre a insisté sur le caractère prioritaire des biotechnologies, un secteur dans lequel « la Tunisie a beaucoup investi», a-t-il dit. Près de 11% des étudiants (22.374) poursuivent des études spécialisées dans des disciplines directement liées aux biotechnologies, selon le ministre.
En outre, 32% des chercheurs tunisiens (5.748) effectuent des recherches dans des domaines étroitement liés à ce secteur.
La Tunisie compte 4 instituts supérieurs de biotechnologies délivrant des licences appliquées et des Masters professionnels en biotechnologies, a précisé le ministre.
Pour sa part, Wided Bouchamaoui, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), estime que l’intérêt pour les biotechnologies n’aura de sens et ne sera supportable à long terme que si l’impact en termes de création de richesses et d’emplois est réel. «C’est pour cela que nous militons au sein de la centrale patronale, pour une approche de pilotage de l’innovation par le marché», a-t-elle indiqué, ajoutant que «les biotechnologies offrent justement un champs énorme d’innovation et de création de valeur».
Pour Laura Baeza, ambassadeur chef de délégation de l’Union européenne (UE) en Tunisie, la biotechnologie «représentera pour la Tunisie, un pays disposant d’un potentiel important de développement scientifique, une ouverture importante sur la voie de l’économie du savoir et de la technologies». Ce secteur, précise encore la diplomate, contribue de manière significative à la modernisation des secteurs industriels et représente après les TIC la prochaine vague de l’économie de la connaissance.
Mme Baeza a, par ailleurs rappelé, que le projet PASRI, financé par l’UE avec un budget de 12 millions d’euros, vise à renforcer le partenariat entre le monde de la recherche et le monde socio-économique.
La conférence permettra durant deux jours (13,14 octobre 2014) aux organisations professionnelles et experts tunisiens et étrangers de débattre de l’état des lieux des biotechnologies et des perspectives de leur application dans plusieurs secteurs comme l’industrie l’agro-alimentaire, l’environnement, le textile, la santé et le bien-être.