Les pertes causées par les catastrophes naturelles, au cours des trois dernières décennies (1982/2013), ont coûté à l’économie nationale près de 1,25 milliard de dinars, soit une moyenne de 42 millions de dinars par an. C’est en tout cas ce qu’a déclaré, lundi 13 octobre, le secrétaire d’Etat au Développement durable, Mounir Mejdoub, qui inaugurait les travaux de l’atelier de travail sur le cadre règlementaire et légal de lutte contre les catastrophes naturelles.
M. Mejdoub a indiqué qu’au cours de la même période, plus de 2.500 accidents liés aux catastrophes naturelles ont été enregistrés, dont 44% causés par la sécheresse, 15% par les inondations et 10% sont liés aux accidents de routes.
Au cours des prochaines années, ce coût augmentera, a-t-il indiqué, appelant, dans ce cadre, toutes les parties à déployer davantage d’efforts en vue de lutter contre les catastrophes naturelles (inondations, sécheresse, tremblements de terre, glissements de terrains) et à promouvoir les systèmes scientifiques de contrôle de ces fléaux en coopération avec les structures internationales spécialisées.
Il invite donc a prendre toutes les mesures d’anticipation nécessaires, rappelant que le développement urbain non étudié, l’extension urbaine anarchique et l’aménagement territorial ainsi que celui des zones urbaines renforcent les pertes lors des catastrophes naturelles.
Lors de cette manifestation qui s’inscrit dans le cadre de la participation de la Tunisie à la célébration de la journée mondiale de lutte contre les catastrophes naturelles (13 octobre), M. Mejdoub a, également, mis l’accent sur la nécessité de maîtriser la planification territoriale et urbaine et d’éviter la construction dans les cours des oueds et les endroits menacés d’inondations.
Il souhaite la concrétisation du cadre législatif lié au plan national d’aménagement territorial adopté depuis 20 ans.
L’expert du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Taher Kalleli, a déclaré à TAP que les résultats de l’étude relative au cadre législatif et réglementaire actuel du système de lutte contre les catastrophes naturelles relèvent que la loi de 1991 ne répond plus à la réalité actuelle.
Cette étude dont l’élaboration a duré une année avec le soutien du PNUD, a révélé l’absence de coordination entre les différentes parties concernées par les catastrophes naturelles et de toute stratégie d’anticipation en matière de gestion des catastrophes. Selon la même étude, les phénomènes naturels n’ont pas changé mais c’est leur récurrence qui s’est accélérée en raison des changements climatiques et de la vulnérabilité de l’infrastructure en Tunisie.
L’extension urbaine et les constructions anarchiques constituent, eux aussi, des facteurs d’augmentation des pertes en cas de catastrophes naturelles comme ce fut le cas lors des inondations des années 1969, 2003 et 2012.
L’étude recommande une révision complète de la loi régissant l’aménagement urbain, outre le renforcement de la coordination entre les différentes parties intervenantes, tout en axant sur la réaction immédiate en cas de catastrophe naturelle et en tenant compte de l’alerte précoce.