à Toulouse (Photo : Remy Gabalda) |
[14/10/2014 09:16:06] Paris (AFP) La France est “à la merci d’une attaque par les marchés” et doit “investir dans l’avenir” pour faire face à la concurrence internationale, a estimé mardi le lauréat du Prix Nobel d’économie, Jean Tirole.
“Pour l’instant, on a eu la chance de payer des taux d’intérêt extrêmement faibles, mais si les marchés commencent à douter de la France, les taux d’intérêt vont augmenter très vite et la charge de la dette va devenir très lourde”, a déclaré M. Tirole sur Europe 1.
Pour éviter un tel scénario, le récent Prix Nobel d’économie a défendu la nécessité de mener des réformes, notamment celle du marché du travail, mais aussi d'”investir dans l’avenir”, en particulier dans l’éducation et la formation professionnelle.
“Pour pouvoir faire concurrence aux pays étrangers, il faudra que nous ayons nos entreprises de biotechnologies, nos Google… toutes ces entreprises qui créent des emplois et de la richesse dans le pays”, a-t-il ajouté.
L’économiste a par ailleurs affirmé que “l’Europe a besoin de plus de discipline”, tout en jugeant “irréversible” la construction européenne. “On ne peut pas avoir des écarts de compétitivité aussi importants que ceux entre l’Europe du Sud et l’Allemagne”, a-t-il expliqué.
Ce chef de file de l’école d’économie de Toulouse a aussi détaillé sa conception de “l?État moderne”, qui “n’est plus un État qui produit des biens et des services”, mais “un arbitre, qui permet une concurrence saine sur les marchés, à travers les autorités de régulation indépendantes”, citant en exemples les domaines des télécommunications et des banques.