és de la Seita de Carquefou manifestent à Nantes le 14 octobre 2014 (Photo : Jean-Sébastien Evrard) |
[14/10/2014 17:17:43] Paris (AFP) Aucun cigarettier n’est intéressé par une reprise de l’usine Seita de Nantes, que la filiale d’Imperial Tobacco veut fermer, mais des projets de reconversion partielle du site ont été évoqués mardi devant les représentants des salariés, a-t-on appris de sources syndicales.
Selon la CGT, “les 18 fabricants de tabac contactés ont répondu négativement sur une éventuelle reprise de l’activité de Nantes”.
Le cabinet d’experts mandaté par l’entreprise pour rechercher des repreneurs pour l’usine de Carquefou a en revanche fait part aux élus du personnel de deux projets, partiels, de reconversion du site dans des activités “logistiques”, précise Eric Comparot, délégué central CGT.
Ces projets sont “à faible création d’emploi”, précise-t-il.
Le syndicat Unsa a confirmé à l’AFP l’évocation d’une “reprise potentiellement partielle du site de Nantes” et demande à la direction de “continuer à chercher un repreneur qui privilégierait la reprise des salariés de Seita”.
Cette information a été donnée lors d’un comité central d’entreprise consacré aux pistes de reprise, à la veille d’un ultime CCE sur les mesures d’accompagnement du plan social de Seita.
Les syndicats refusent pour l’heure d’avaliser ces mesures d’accompagnement et demandent à Seita un délai pour rediscuter du plan. Les discussions entre la direction et les syndicats devaient se poursuivre mardi dans la soirée, selon la CGT.
Faute d’accord, l’entreprise déposera à l’administration une version unilatérale de son plan, avec des indemnités supplémentaires de licenciement réduites. Dans ce cas, le contrôle de l’administration, dont le feu vert est nécessaire à la mise en ?uvre du plan, est plus strict.
– 200 salariés de l’usine de Carquefou ont défilé –
Annoncé en avril, ce Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit 366 suppressions nettes d’emplois, soit près du tiers de ses effectifs (1.150), et notamment la fermeture de Carquefou, sa plus grosse usine, avec 327 salariés.
Selon la CGT, un projet de Scop (Société coopérative ouvrière de production), dans l’agriculture bio, existe pour le centre de recherche de Bergerac (Dordogne), que la direction de Seita a décidé de fermer également.
“Au vu de ces informations”, la CGT, premier syndicat, a réaffirmé mardi la nécessité de suspendre la procédure” et sollicité “une réunion d’urgence avec le ministre du Travail” François Rebsamen.
Celui-ci avait plus tôt dans la matinée dit “comprendre la détresse” des salariés de l’usine nantaise, tout en estimant que faire la grève de la faim observée par plusieurs salariés “n’était pas une solution”.
Le ministre a appelé direction et syndicats à poursuivre “le dialogue”.
Environ 200 salariés de l’usine de Carquefou ont défilé mardi en fin de matinée dans les rues de Nantes pour protester contre cette fermeture qui “n’a pas lieu d’être”.
Le poing levé, les manifestants ont investi en milieu de journée la cour de l’hôtel de ville avant d’être reçus par la maire socialiste de Nantes, qui leur a promis d’appuyer leur demande de rendez-vous au ministère du Travail. Affaibli et en fauteuil roulant, Frédéric, l’un des grévistes de la faim, emmenait le cortège pour “prouver qu'(ils) ne lâchera(ient) rien”. Depuis le début de la grève de la faim le 29 septembre, trois des six premiers grévistes ont quitté les tentes dressées devant l’usine de Carquefou, mais deux autres ont pris le relais samedi et lundi, portant désormais leur nombre à cinq.