Les services chargés de l’approvisionnement des zones rurales en eau potable ont fait état d’un faible taux de raccordement au réseau de l’eau potable et révélé que le taux d’approvisionnement des gouvernorats de Béja, Jendouba, Bizerte, Le Kef et Silana est “encore en dessous de la moyenne nationale”.
Lors d’un workshop, organisé mardi 14 octobre par la SONEDE à Tunis sur “la révision des aspects institutionnels et réglementaires du secteur de l’eau”, des responsables de ces services ont imputé cette faiblesse par la rareté des eaux souterraines, notamment dans la région du nord.
Cette région dispose, pourtant, de quantités importantes d’eau de ruissellement et d’eau de sources naturelles, mais ces ressources tarissent pendant l’été, ce qui rend impossible l’installation de réseaux hydrauliques, ont-ils constaté.
Les résultats préliminaires d’une étude stratégique élaborée par la SONEDE sur l’approvisionnement en eau potable dans le milieu rural font ressortir que “240.000 habitants ne sont pas raccordés au réseau d’eau potable dans les zones rurales des régions précitées, d’où la multiplication des initiatives de raccordement individuel au réseau”.
En 2013, le taux de raccordement en eau potable dans le milieu rural est estimé à environ 93,9% dont 43,9% à travers les services de génie civil rural et 50% à travers le réseau de la SONEDE. Ce taux s’élève à 89% dans les régions du nord, 95% au Centre et 98% dans les régions du sud.
Les investissements réalisés pour développer le taux de raccordement du milieu rural au réseau de l’eau potable s’élèvent à environ 24 millions de dinars par an (durant les trois dernières décennies).
L’étude de la SONEDE a pour objectif d’identifier une nouvelle stratégie pour le raccordement des zones rurales au réseau de l’eau potable et de mieux gérer le système de l’eau dans le milieu rural.
Selon le représentant du bureau d’études chargé de l’élaboration de cette étude, Nejib Saâdoun, il s’agit aussi de faire l’état des lieux du secteur, de réviser le cadre institutionnel et de proposer des solutions pour réorganiser l’activité.
Pour le directeur général de la SONEDE, Saâd Seddik, le raccordement du milieu rural au réseau de l’eau potable est confronté à plusieurs problématiques, notamment l’aspect technique (fractionnement des réseaux), l’aspect financier (couverture des dépenses) et l’aspect environnemental outre l’expansion urbaine.
M. Seddik a déclaré que des projets d’approvisionnement de zones rurales en eau potable seront mis en oeuvre prochainement, évoquant le projet des grands axes d’attraction de l’eau, prévu pour fin 2015 et visant l’approvisionnement d’environ 1.140 agglomérations dans les gouvernorats du nord-ouest.
Parmi ces projets figurent aussi celui du dessalement de l’eau à Djerba, lequel prévoit la production de 50.000 m3 par jour moyennant des investissements de l’ordre de 157 millions de dinars. Ce projet sera opérationnel à partir de l’été 2016.