érence de presse, le 3 septembre 2014 à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura) |
[16/10/2014 07:23:35] Tokyo (AFP) Une étoile montante de la politique japonaise, la première femme ministre de l’Economie, est sur la sellette: un journal l’accuse d’avoir dépensé des financements politiques pour des achats personnels, notamment des produits de maquillage.
Nommée début septembre par le Premier ministre Shinzo Abe, Yuko Obuchi aurait, selon le quotidien de centre-gauche Mainichi Shimbun, dépensé de 2007 à 2102 plus de 10 millions de yens (près de 74.000 euros) sans aucun rapport avec ses activités politiques, notamment des produits de beauté dans des grands magasins.
L’organisme chargé de lever des fonds pour elle aurait également dépensé 3,62 millions de yens dans une boutique appartenant au mari de sa soeur, précise le journal en se basant sur des factures qu’il dit détenir.
Selon d’autres médias, des partisans de Mme Obuchi se seraient vus offrir des places de théâtre également sur de l’argent collecté à des fins politiques, pour un coût total de 26 millions de yens
Mme Obuchi, 40 ans et mère de deux enfants, a dû s’expliquer jeudi devant une commission parlementaire, et a déclaré ne pas être impliquée à titre personnel dans ces dépenses.
“Je crois que ces dépenses étaient nécessaires à mes activités politiques”, a-t-elle ajouté, tout en précisant qu’elle allait tout de même enquêter sur ces places de théâtre.
Au Japon, la loi sur le financement politique, souvent critiquée pour ses failles béantes, autorise les entreprises nippones qui dégagent des bénéfices et ne reçoivent pas de subsides de l’Etat à faire des dons mais seulement à des partis (pas directement à des élus), une restriction récente puisqu’elle ne date que de 1995 après maintes affaires de soupçons de corruption.
Pendant des décennies, la principale organisation patronale du pays, le Keidanren, a récolté des milliards de yens (dizaines de millions d’euros) par an pour le Parti Libéral-Démocrate (PLD), formation de droite omnipotente qui règne sur la vie politique du pays depuis 60 ans pratiquement sans interruption.
Lors du dernier remaniement ministériel, début septembre, M. Abe avait choisi Mme Obuchi ainsi que quatre autres femmes à des postes de responsabilité pour bien marquer son intention de promouvoir le rôle des femmes au Japon, une société encore très machiste mais qui a de plus en plus besoin de femmes dans le monde du travail pour doper l’activité et le PIB du pays.
Mme Obuchi, fille d’un ancien Premier ministre a les reins solides en politique et ne devrait pas trop pâtir de cette affaire, prédisent la majorité des analystes.