âtiment, en 2013 (Photo : Leon Neal) |
[16/10/2014 08:32:26] Londres (AFP) L’action du groupe pharmaceutique Shire plongeait de 9% jeudi dans les premiers échanges à la Bourse de Londres, après la renonciation du conseil d’administration de son homologue américain AbbVie à recommander son acquisition.
Après une demi-heure de cotation, le titre Shire, basé dans les îles Anglo-normandes et coté à Londres, chutait de 8,70% à 3.663 pence. Il s’était déjà effondré mercredi de près de 22%, après une première annonce d’AbbVie qui avait prévenu qu’il réexaminait son offre amicale lancée en juillet pour 32 milliards de livres (40 milliards d’euros).
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le conseil d’administration d’AbbVie a annoncé qu’il ne recommandait plus à ses actionnaires le projet de fusion avec Shire, après avoir été échaudé par un changement de la fiscalité aux Etats-Unis.
Le groupe “a pris cette décision après avoir examiné en détail l’impact des changements unilatéraux des règles fiscales” décidés par l’administration américaine pour dissuader les délocalisations d’entreprises à motivation fiscale, selon un communiqué du groupe, qui reconnaît que ce revirement pourrait le contraindre à payer un dédit de 1,6 milliard de dollars.
“Bien que stratégiquement combiner les deux compagnies ait du sens, ce qui avait été décidé en termes de valorisation ne tient plus en raison des changements de règles de fiscalité”, a commenté le PDG du groupe américain Richard A. Gonzalez, cité dans le texte.
La décision d’AbbVie a été provoquée par de nouvelles mesures du gouvernement américain pour rendre plus compliqué l’exil fiscal des multinationales américaines, de plus en plus nombreuses à vouloir se domicilier artificiellement hors des Etats-Unis pour diminuer leur imposition.
AbbVie n’avait ainsi pas caché son intérêt pour la dimension fiscale de son projet d’acquisition, soulignant qu’elle allait permettre de réduire son taux d’impôt effectif à 13% d’ici à 2016.
La pénalité de sortie de 1,6 milliard de dollars sera applicable si les actionnaires du groupe américain suivent le conseil d’administration et refusent le projet de fusion, ou si l’assemblée générale des actionnaires ne se réunit pas d’ici le 14 décembre.