Le montant des dettes des 1.327 groupements hydrauliques, en charge d’assurer l’eau potable à environ 1,6 million de Tunisiens habitant dans les zones rurales, est estimé à 38 millions de dinars. C’est ce qu’indiquent des données de la SONEDE présentées lors d’un workshop organisé mardi dernier.
Ces structures, qui produisent 44 millions m3 d’eau potable par an, font face a des problèmes liés notamment à la faiblesse des moyens financiers et le manque d’encadrement, ce qui entraîne souvent la perturbation de l’approvisionnement en eau ou la coupure pure et simple de l’eau notamment pendant l’été (période de pointe de consommation).
La SONEDE pointe également du doigt la mauvaise gestion au sein de ces groupements et le manque d’entretien qui sont généralement derrière la dégradation des ouvrages hydrauliques et, partant, le gaspillage et la perte de près de 32% des quantités d’eau à travers les circuits de distribution.
Les créances de ces groupements sont réparties entre 1,8 million de dinars envers la SONEDE -15,4% MDT (dont 12,4% à Nabeul et Tozeur) envers la STEG-, et 20,7 MDT envers les Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA).
Après la révolution de janvier 2011, les problèmes de ces groupements se sont aggravés à cause de la réticence à payer les frais de consommation et des actes de vandalisme ayant touché les équipements (compteurs) outre l’accroissement des actions de raccordement anarchique au réseau de l’eau potable.
En Tunisie, il y a deux types de groupements hydrauliques. Le premier assure l’eau potable (1.327 groupements) au profit de 1,6 million de Tunisiens (environ 46% des habitants du milieu rural) alors que le deuxième est chargé des eaux d’irrigation (1.253 groupements) au profit de près de 145 agriculteurs, exploitant près de 220.000 hectares de périmètres irrigués.
Les associations gèrent, quant à elles, les ressources hydrauliques dans le cadre de groupements locaux gérés par un comité élu par les bénéficiaires. Ce comité se charge de la gestion financière, technique et administrative du projet et veille à l’entretien des équipements et assure la protection des eaux de la pollution.
Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture, ces deux types de groupements assument plus de 90% des dépenses d’énergie, d’achat de l’eau et du coût de la main d’oeuvre. Environ 23% de ces groupements contribuent à plus de 60% des dépenses annuelles d’entretien et de maintenance.