Asem : les Européens attendent Poutine pour mieux oublier la débacle boursière

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à d) Le Premier ministre italien Matteo Renzi, la Chancelière allemande Angela Merkel, le président de la Commission européenne Manuel Barroso et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le 16 octobre 2014 à Milan (Photo : Dabiel Dal Zennaro)

[16/10/2014 13:20:55] Milan (AFP) Les dirigeants européens, rassemblés jeudi à Milan avec leurs homologues asiatiques, espèrent des avancées sur l’Ukraine à l’occasion d’une rencontre très attendue entre les présidents russe et ukrainien vendredi dans la capitale lombarde.

L’Asem, forum entre l’Europe et l’Asie, rassemble quelque 50 pays autour de la coopération économique et des échanges commerciaux. Mais cette année, le climat est loin d’être serein pour la dixième édition de ce sommet, qui a débuté jeudi en début d’après-midi.

Les bourses européennes se sont effondrées jeudi, minées par les craintes liées à la Grèce, encore, et au marasme persistant de la zone euro. La Bourse de Milan, où se tient ce 10ème sommet de l’Asem, perdait toujours près de 3% jeudi en début d’après-midi.

Le président français, François Hollande, a mis sur le compte de la “stagnation en Europe” et des “incertitudes internationales” cette nouvelle crise boursière en Europe. “D’où mon combat” pour renforcer la croissance et assurer les conditions de son retour, a-t-il expliqué.

Mais en marge du sommet, c’est surtout la rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien qui attire tous les regards, alors que les combats continuent à faire rage dans l’est de l’Ukraine en dépit d’un cessez-le-feu conclu en septembre et d’une certaine détente diplomatique.

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a fait état mardi à Paris d’un début de retrait de troupes russes de la zone frontalière et aussi d’Ukraine, alors que Moscou dément régulièrement avoir envoyé des forces en territoire ukrainien. Mais les combats entre séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes se poursuivent.

– ‘Bain de sang’ –

Deux militantes ukrainiennes du mouvement Femen ont manifesté jeudi matin contre le président russe devant le Duomo, la cathédrale de Milan, en s’aspergeant de vin rouge, seins nus, pour dénoncer le “bain de sang” en Ukraine.

Vladimir Poutine aura un entretien bi-latéral avec la chancelière allemande, Angela Merkel, avec qui la Russie veut évoquer l’Ukraine mais aussi la question de “l’approvisionnement sans interruption du gaz en Europe avant l’automne et l’hiver”, a déclaré Iouri Iouchakov, conseiller du président russe.

“C’est à la Russie de fournir la contribution décisive pour une désescalade” de la situation en Ukraine, a déclaré Mme Merkel devant le Parlement allemand jeudi, avant son départ pour Milan.

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çois Hollande et la Chancelière allemande Angela Merkel le 16 octobre 2014 à Milan (Photo : Olivier Morin)

La rencontre vendredi entre les présidents russe et ukrainien, qui ne se sont pas vus depuis fin août à Minsk au Belarus, aura lieu en présence de plusieurs dirigeants européens dont Mme Merkel, M. Hollande, le Premier ministre britannique, David Cameron, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, et les dirigeants de l’Union européenne, Juan Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.

La Russie veut y discuter des “raisons et des origines du conflit” en Ukraine et des “perspectives de processus de paix”, a indiqué M. Iouchakov.

Ce mini-sommet à Milan rappelle celui du 6 juin, quand les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien s’étaient entretenus en marge des célébrations du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

Outre l’Ukraine, d’autres sujets sont susceptibles de créer des frictions entre les Européens et certains pays asiatiques.

Le Japon, un des rares pays asiatiques à avoir décidé des sanctions contre la Russie, connaît toujours de fortes tensions avec la Chine, qui reste un des grands alliés de la Russie.

“Nous sommes des partenaires naturels, des alliés naturels”, a déclaré mardi le président russe à propos de la Chine, avec qui son pays a récemment signé plusieurs importants contrats économiques.

Les pays de l’Association des nations du sud-est asiatique (Asean) ont en revanche plusieurs conflits territoriaux avec la Chine qui empoisonnent leurs relations depuis des années.

La Thaïlande, membre de l’Asean, va profiter de son côté de ce sommet pour faire sa rentrée sur la scène internationale depuis le coup d’Etat militaire le 22 mai de Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte militaire thaïlandaise.

Il s’agit de sa première visite officielle en Occident depuis ce coup d’Etat, et quelques centaines de manifestants se sont rassemblés jeudi dans le centre de Milan pour protester contre sa présence.