ésident russe Vladimir Poutine à Belgrade le 16 octobre 2014 (Photo : Andrej Isakovic) |
[16/10/2014 15:01:47] Belgrade (AFP) Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde jeudi les Européens contre de “grands risques” de perturbations des livraisons de gaz cet hiver, faute d’accord dans le conflit gazier entre la Russie et l’Ukraine.
“Il n’y aura aucune crise causée par des responsables russes de la coopération avec l’Europe (…) mais de grands risques sur le transit existent”, a déclaré le président russe lors d’une conférence de presse à Belgrade.
“Si nous voyons que nos partenaires ukrainiens commencent à prélever illégalement du gaz de notre système de gazoducs d’exportations, alors nous allons aussi diminuer nos livraisons à hauteur des volumes dérobés”, a-t-il prévenu.
La Russie a coupé mi-juin ses livraisons de gaz à l’Ukraine qui refuse la hausse des prix imposée par le géant gazier russe Gazprom dans le contexte de la crise entre Kiev et Moscou, et qui a accumulé, selon la Russie, 5,3 milliards de dollars d’impayés.
Ce différend pourrait affecter les livraisons à l’Union européenne (UE) si Kiev décidait de prélever une partie du gaz transitant sur son territoire cet hiver pour faire face à la pénurie.
Une réunion trilatérale pour régler le contentieux gazier opposant la Russie et l’Ukraine doit se tenir le 21 octobre à Bruxelles, organisée par l’UE, qui dépend à 30% de la Russie pour son approvisionnement en gaz, dont la moitié transite par l’Ukraine.
Afin de permettre aux livraisons de gaz russe de contourner l’Ukraine, le géant gazier et pétrolier russe Gazprom a lancé le projet du gazoduc South Stream, dont le tracé passe par la Serbie.
“South Stream ne peut être réalisé avec le soutien d’un seul côté. Il en va ici comme de l’amour: il ne peut être heureux que s’il y a deux personnes qui participent à cet incroyable processus”, a souligné le président russe.
La Commission européenne, qui estime que les règles européennes pour les marchés publics n’ont pas été respectées pour le projet South Stream, a obtenu de la Bulgarie qu’elle interrompe les travaux, mais la Serbie a affirmé que les travaux étaient maintenus sur son territoire.