Cette hausse de la facture des importations s’explique, essentiellement, par une augmentation de plus de 27% pour les importations des médicaments à usage humain.
Coincée entre les deux produits, l’un indispensable à la santé et l’autre à la construction, l’Algérie n’arrive pas à trouver une solution durable en dépit d’un discours ressassé à chaque occasion sur l’encouragement de la production nationale. Pour le médicament, l’Algérie débourse bon an mal an 3 milliards de dollars.
La facture des importations des produits pharmaceutiques a augmenté à 1,6 milliard de dollars durant les huit premiers mois de l’année 2014, contre 1,27 milliard sur la même période de l’année écoulée, soit une hausse de 28%, ont indiqué les Douanes algériennes.
Cette hausse de la facture des importations s’explique, essentiellement, par une augmentation de plus de 27% pour les importations des médicaments à usage humain, de 32% pour les produits parapharmaceutiques et de 4% pour les médicaments destinés à la médecine vétérinaire.
Ainsi, les importations des médicaments à usage humain ont atteint 1,54 milliard de dollars durant les huit mois de 2014, contre 1,21 milliard usd durant la même période en 2013, en hausse de 27,27%, précise le Cnis.
Si la facture d’importation de médicaments parait, aujourd’hui, «normale» comparativement aux dépenses de l’Etat pour une prise en charge sanitaire globale, elle pèsera indubitablement plus lourd dans les années à venir pour répondre aux besoins croissants en matériel médical et en médicaments vétérinaires et à usage humain, a indiqué le chargé de la Communication au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Salim Belkessam.
Il a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance de procéder à une «étude de marché approfondie» et à une comparaison de la facture d’importation de médicaments durant les premiers semestres des années 2014, 2013, 2012 et 2011 pour pouvoir en évaluer les coûts et l’évolution.
Pour M. Belkessam, cette hausse pourrait être justifiée par le souci de l’Etat d’assurer la disponibilité de différents types de médicaments dont les médicaments anticancéreux «extrêmement coûteux», comparé aux années précédentes marquées par des ruptures de stock récurrentes.
Après avoir salué les mesures prises par les autorités publiques afin de garantir la disponibilité des médicaments, M. Belkessam a rappelé la tenue en octobre 2012 d’une réunion restreinte du Conseil des ministres consacrée à ce volet.
Il a tenu à préciser que les médicaments anticancéreux étaient importés et distribués par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), laquelle se charge également de l’importation des médicaments destinés au traitement des maladies orphelines et qui sont «extrêmement coûteux».
Par ailleurs, M. Belkessam a indiqué que plusieurs programmes de développement avaient été tracés par l’Etat dont des projets de réalisation d’hôpitaux et de nouveaux centres sanitaires de proximité à travers tout le territoire national, citant à titre d’exemple les centres anticancer (CAC) qui ouvriront bientôt leurs portes et ceux en cours de réalisation ou d’équipement.
Les médicaments anticancéreux importés par la PCH durant 2014 représentent 42% de l’ensemble des médicaments importés outre les médicaments destinés au traitement des maladies rares, distribués gracieusement au niveau des hôpitaux.
La même problématique pour les matériaux de construction. La facture des importations a atteint 2,25 milliards de dollars durant les huit premiers mois de 2014, contre près de 2,11 à la même période de l’année précédente, soit une hausse de 7%, a indiqué le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis).
Les quantités importées des principaux matériaux de construction (ciments, rond à béton et bois) sont passées à 7,1 millions de tonnes entre janvier et août 2014 contre 6,3 millions de tonnes sur la même période de 2013, (hausse de 13,7%).
Le discours annonce une hausse imminente, ou à moyen terme de la production de ciment en Algérie. «Mais pour l’heure, ce sont les importations qui augmentent de manière inexorable, depuis des années, démentant un discours résolument optimiste, parsemé de projets et de perspectives prometteuses, jamais concrétisées sur le terrain», relève le journal on line Maghreb Emergent.
Durant les huit premiers mois de l’année 2014, les importations algériennes de ciment ont augmenté de 31%, avec une facture de 373,5 millions de dollars, contre 285,3 millions durant la même période de l’année dernière, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (Cnis).
«Au total, l’Algérie a importé des matériaux de construction pour une valeur de 2,25 milliards de dollars, contre près de 2,11 milliards durant la même période 2013, ce qui représente une hausse de 7%», note la même source avant de s’interroger: «Qu’en est-il pour le rond à béton, autre produit-clé pour le secteur du bâtiment?
L’entrée d’ArcelorMittal à El Hadjar, il y a une décennie, devait non seulement colmater cette brèche des importations, mais dégager un excédent destiné à l’exportation».