à Wall Street (Photo : Stan Honda) |
[17/10/2014 21:40:12] New York (AFP) Wall Street, saisie de frayeur face à une économie mondiale à la peine et secouée depuis le début du mois par des mouvements constants de yo-yo, compte sur une semaine très riche en résultats d’entreprises pour retrouver le calme.
Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a cédé 0,99%, clôturant à 16.380,41 points et effaçant au passage tous ses gains depuis le début de l’année.
Le Nasdaq, à dominante technologique, s’est replié de 0,42% à 4.258,44 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, a perdu 1% à 1.886,76 points, finissant en baisse pour la quatrième semaine consécutive.
Six séances de baisse pour le Dow Jones pour une seule séance de hausse vendredi; un décrochage de 460 points mercredi pour cet indice vedette et un mouvement de correction plus global du marché, les dernières séances “ont rappelé aux investisseurs qu’un marché, cela peut bouger dans les deux sens”, relève Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.
L’épidémie Ebola, la peur d’une économie mondiale en panne, le ralentissement européen, un dollar fort, un marché du pétrole en déroute mais aussi l’anticipation d’un serrage de vis monétaire aux Etats-Unis, “le cocktail s’est avéré un peu fort” pour les marchés, note Art Hogan, de Wunderlich Securities.
Les mésaventures de la place financière américaine, mais aussi de ses consoeurs de par le monde n’ont cependant rien d’étonnant pour beaucoup à Wall Street.
Non seulement, “chaque changement monétaire est accompagné de volatilité”, remarque Brent Schutte, de BMO Private Bank pour qui, malgré des propos apaisants d’un responsable local de la Réserve fédérale cette semaine, “la Fed est bel et bien en train de réduire son aide à l’économie”.
Mais en plus, l’envol des indices en 2013 “a peut-être été un peu trop loin par rapport au rythme d’amélioration de l’économie” et l’on n’assisterait qu’à un rééquilibrage nécessaire, avance Jack Ablin, de BMO Private Bank.
– Vers un rebond de fin d’année? –
En aucune façon, les investisseurs ne doivent désespérer, estime quant à lui Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
“Maintenant que le marché a subi une correction de presque 10%, nous nous dirigeons probablement vers un rebond de fin d’année”, avance-t-il.
Rien de mieux pour cela que de solides chiffres sur l’économie américaine, qu’ils viennent des entreprises ou des indicateurs, ou au mieux, des deux.
Côté statistiques, certes les ventes au détail américaines ont déçu, mais l’emploi ne cesse de montrer des signes de vigueur, tandis que l’immobilier, la bête noire des marchés pendant la dernière crise, se reprend lui aussi.
Les investisseurs chercheront à vérifier cette tendance la semaine prochaine avec les ventes de maisons dans l’ancien en septembre mardi et celles de maison neuves le même mois vendredi.
Au programme aussi, les chiffres sur les prix à la consommation le mois dernier, très surveillés alors que l’inflation est l’une des grandes préoccupations de la Fed.
Mais en ligne de mire surtout la semaine prochaine figureront les entreprises américaines.
La liste est longue, “138 sociétés du S&P 500 publiant leurs résultats”, précise Art Hogan, de Wunderlich Securities.
Lundi, la semaine commence fort avec les comptes d’Apple et d’IBM, mais aussi de Texas Instruments et Halliburton. Mardi, la restauration rapide sera à l’honneur avec Coca-Cola et McDonald’s, mais aussi la technologie avec Yahoo!, United Technologies et Verizon. Mercredi le constructeur aréonautique Boeing sera accompagné de AT&T, Xerox et Dow Chemical. Jeudi, les poids lourds Microsoft, Amazon, General Motors et Caterpillar attireront toute l’attention. Vendredi, la semaine se terminera avec Procter & Gamble, Colgate-Palmolive, Ford Motor, UPS, Bristol-Myers mais aussi AbbVie, après sa fusion avortée avec les laboratoires britanniques Shire.
Au total, “ce sera la plus large (en termes de secteurs) et la plus chargée des semaines de résultats de la saison”, prévient Art Hogan.