La scène politique s’agite, cogite et se remue… Les spectacles de la campagne électorale, l’approche de la date du scrutin alimentent beaucoup des discussions chez les citoyens, les journalistes et les politiciens de tout bord…
Plusieurs scénarios commencent à voir le jour sur ce que peuvent être les résultats des législatives et ce qui s’en suit pour la présidentielle…
Le premier scénario intègre la donnée la plus centrale dans ces élections et qui concerne l’abstention. Les Tunisiens se sont déplacés certes en grand nombre lors des élections de 2011, mais les données ont changé depuis. Certains observateurs sont pessimistes quant à la participation des citoyens qui ne manifestent pas jusqu’ici un enthousiasme débordant envers les élections et envers la classe politique.
L’ISIE a peiné pour atteindre le chiffre d’environ 5 millions d’électeurs inscrits sur les 7 millions en âge de voter, mais le risque majeur serait d’avoir un taux de moins de 35% qui serait catastrophique pour le pays et pour les élus pouvant, dans ce cas, considérés comme non représentatifs. Même si le taux de 35% a été atteint dans certaines démocraties occidentales, il n’en demeure pas moins vrai que dans le contexte d’une démocratie naissante ce chiffre est lourd de conséquences.
Le deuxième scénario, subdivisé comme on le verra en plusieurs variantes, concerne les résultats du Mouvement Ennahdha. Ce mouvement semble mener sa campagne avec adresse et mobiliser encore beaucoup de gens. Ce parti pourra rééditer les performances qu’il a enregistrées en 2011 et rafler une bonne centaine de sièges. Dans ce cas, il sera le maître du jeu. Non seulement pour rassembler une majorité absolue avec son ancienne Troïka (Ennahdha, CPR et Ettakatol) et d’autres petits partis mais également pour peser de tout son poids ainsi acquis sur les candidats à la présidentielle qui chercheront son alliance.
Cependant, beaucoup d’observateurs penchent vers un partage presque égal des sièges entre Ennahdha et Nida Tounes. Ils estiment que chacune de deux formations aura plus d’une soixantaine de siège au palais du Bardo. Dans ce cas de figure, nous aurons à gouter aux délices du régime parlementaire où les petites formations, qui auront entre 1 et 5 députés, auront leur mot à dire sur la formation du gouvernement et de la majorité requise.
C’est dans ce sens qu’on peut comprendre le soin pris par les leaders d’Ennahdha à clamer un nouveau discours ouvert et consensuel à souhait allant jusqu’à ne pas exclure de gouverner avec les anciens RCDistes.
Un dernier scénario fait les délices de certaines parties et concerne une possible alliance entre Nidaa et Ennahdha au cas où les deux partis auront des résultats comparables. Ennahdha n’a pas rejeté cette hypothèse tandis que Nidaa la rejette avec vigueur au moins au cours de la campagne électorale où il a besoin de se distinguer de son adversaire.
Pour Nida Tounes, le deuxième favori de tous les observateurs, une victoire en solo est presque impossible, et la direction du parti prend soin ces derniers jours à rappeler que Nidaa est engagé à gouverner avec l’UPT (Union Pour La Tunisie) et le FP (Front Populaire). Cependant, les résultats de ces deux alliés ne sont pas si évidents que ça et le parti pourra bien se trouver acculer à réviser sa stratégie complètement. Le fera-t-il jusqu’au reniement et l’alliance avec Ennahdha? Pour le moment, personne en dehors du cercle très fermé du parti ne le sait. Mais, toujours est-il que la politique est toujours l’art du possible!
Alors, wait and see!