érences de qualité marquées entre les services mobiles 3G des opérateurs télécoms français (Photo : Jacques Demarthon) |
[21/10/2014 20:05:51] Paris (AFP) L’UFC-Que Choisir pointe du doigt des différences de qualité marquées entre les services mobiles 3G des opérateurs télécoms français, avec Free Mobile (Iliad) au pied du podium, et dénonce “une 4G à deux vitesses” selon que le consommateur se trouve à Paris ou dans une ville plus petite, dans une étude présentée mardi.
Concernant la 3G, “il y a des écarts extrêmement importants dans la qualité de service des opérateurs”, a souligné au cours d’une conférence téléphonique Alain Bazot, président de l’association de défense des consommateurs.
Orange tire son épingle du jeu avec un taux de qualité de 87,6%. Bouygues Telecom décroche un taux de qualité de 83,3% et SFR de 76,4%, tandis que Free (65%) “offre la qualité de service la plus faible”, selon l’UFC.
Pour la navigation sur le web, deux opérateurs (Free Mobile et SFR) “se dégagent” pour la faiblesse de leur service, souligne l’étude.
Pour l’association, c’est le service de Free passant par l’itinérance d’Orange qui pose problème. Déjà dénoncée dans ses précédentes études, “cette anomalie apparaît désormais comme totalement structurelle”, souligne l’UFC-Que Choisir qui avait saisi la justice en janvier 2013 pour que la lumière soit faite sur son origine.
Ainsi un abonné voulant regarder une vidéo en streaming sur Youtube aura 6 fois moins de chance d’avoir un visionnage de bonne qualité via l’itinérance que s’il passait par le réseau propre de l’opérateur.
Il y a aussi “un très haut débit de désillusion avec la 4G”, que les opérateurs ont mis en avant dans leurs campagnes marketing, souligne Alain Bazot.
Orange est en tête pour la 4G avec un taux de qualité de 90,2%, devant Bouygues Telecom (84,6%), Free Mobile (78,9%) et SFR (72,1%).
– Prix bas contre qualité –
Mais globalement, la vitesse de téléchargement des fichiers ne répond pas aux attentes des consommateurs, juge l’UFC.
Si l’on prend le critère d’un téléchargement d’un fichier de 50 mégaoctets en 30 secondes, SFR est le moins performant (taux de qualité de 47,9%), souligne l’UFC.
La qualité de la 4G est aussi corrélée à la taille des villes, ce qui aboutit à une “4G à deux vitesses” : “plus la taille de la ville est petite, plus les débits constatés sont faibles”, observe l’UFC.
Si le débit médian est ainsi de 35,1 mégabits par seconde à Paris, il tombe à 28,3 Mbit/s à Bordeaux et chute à 12,1 Mbits/s à Aix-en-Provence.
Autre surprise, si la 4G permet une meilleure expérience de l’internet mobile que la 3G, pour le service voix, la qualité est moindre en 4G puisque les délais d’établissement d’appels sont supérieurs de 1,4 seconde.
La 4G devrait toutefois prendre en charge le service voix en 2015, ce qui devrait améliorer les performances.
à Paris ou dans une ville plus petite (Photo : Josep Lago) |
L’UFC appelle les autorités de régulation et judiciaires à faire “au plus vite toute la lumière sur les origines des restrictions constatées sur l’itinérance Orange utilisée par Free Mobile, et si besoin à sanctionner”, a déclaré Alain Bazot.
“Il ne faut pas que les prix bas se fassent au détriment de la qualité”, a relevé Antoine Autier, chargé de mission Technologies de l’Information de la Communication chez l’UFC.
L’association demande notamment à l’autorité de régulation des télécoms, l’ARCEP, de mettre en place “des critères élevés” de qualité de service, estimant que ses critères actuels ne permettent pas au consommateur de choisir.
L’étude se base sur plus de 10.000 données récoltées du 1er au 25 septembre dans trois zones géographiques: Paris, Bordeaux et Aix-en-Provence. Deux mesures par lieu ont été réalisées avec deux téléphones différents, un iPhone 5S et un Samsung Galaxy S5, sur quatre usages (téléchargement et envoi de fichiers, navigation sur l’internet mobile, lecture d?une vidéo en streaming sur YouTube, service voix).
SFR a fait valoir qu’au moment des tests d’UFC, ses réseaux à Bordeaux et Aix-en-Provence étaient “en pleine rénovation”. L’opérateur a noté que la “4G avait été lancée début octobre à Aix-en-Provence, soit après l?enquête UFC” et que si les tests étaient réalisés aujourd?hui ils produiraient des résultats sensiblement différents.