ée mondiale pour les femmes à Tokyo le 12 septembre 2014 (Photo : Tomohiro Ohsumi) |
[22/10/2014 05:21:59] Tokyo (AFP) Le Japon a encore enduré en septembre un déficit commercial dont l’ampleur a surpris, nouveau signe d’un ralentissement de l’économie dans l’archipel, où les doutes essaiment sur la politique de relance du Premier ministre Shinzo Abe.
Le déficit s’annonce une nouvelle fois abyssal en 2014, après une année 2013 qui avait déjà atteint des sommets.
Pour l’ensemble des neuf premiers mois, les comptes commerciaux ont affiché un solde négatif de 10.477 milliards de yens (77 milliards d’euros), soit une hausse de 35% par rapport à la même période un an plus tôt.
En septembre, il s’est révélé bien supérieur aux prévisions des analystes, s’aggravant de 1,6% sur un an, à 958,3 milliards de yens (7 milliards d’euros), un déséquilibre record pour le mois, selon des statistiques du ministère des Finances.
Il s’agit du 27e mois consécutif dans le rouge pour la troisième puissance mondiale, pénalisée par une lourde facture énergétique depuis l’accident nucléaire de Fukushima qui a entraîné l’arrêt de tous les réacteurs, dans un pays autrefois très dépendant de l’énergie atomique.
Les achats d’hydrocarbures ont encore pesé lourd en septembre. Au final, les importations, renchéries en outre par l’affaiblissement du yen face aux principales devises, ont augmenté de 6,2% sur la période.
Le secteur des télécommunications a également contribué à cette hausse, en partie du fait du lancement de l’iPhone 6, le nouveau modèle du géant américain Apple, très prisé dans l’archipel nippon.
Si un léger mieux a été observé du côté des exportations qui se sont redressées (+6,9%), ce nouvel indicateur décevant “ne présage rien de bon”, a estimé Takeshi Minami, de l’Institut de recherche Norinchukin, joint par l’AFP.
Pour le Premier ministre japonais, dont les “abenomics” – un cocktail de largesses budgétaires, d’assouplissement monétaire et de réformes structurelles – faisaient figure de recette miracle il y a encore peu, la donne a radicalement changé et le spectre d’une récession plane désormais sur l’archipel.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fait part de ses inquiétudes dans son récent rapport mondial et sabré sa prévision annuelle de croissance à 0,9%, contre 1,6% escomptés auparavant.