Royal Monceau : des salariés en grève pour 2 euros dans un palace à 25.000 euros la nuit

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ée du palace pour obtenir une meilleure rémunération, le 21 octobre 2014 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[22/10/2014 07:51:19] Paris (AFP) “Qatar, il faut payer!”: avec drapeaux rouges et tambours, des salariés grévistes d’un palace parisien ont à nouveau manifesté cette semaine pour une meilleure rémunération, espérant être entendus comme l’ont été récemment d’autres collègues d’hôtels de luxe de la capitale française.

Les “petites mains” du Royal Monceau-Raffles, situé dans de beaux quartiers peu habitués à ce genre de manifestations, en sont à leur troisième semaine de grève.

Le palace où la nuit dans la suite présidentielle coûte 25.000 euros, appartient au groupe Katara hospitality, relevant du riche émirat gazier du Golfe qui multiplie les investissements en France.

Encouragés par des mouvements de contestation similiaire ayant abouti dans deux autres palaces parisiens cette année, les salariés exigent que leurs conditions soient alignées sur celles de leurs collègues des autres établissements de luxe.

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à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

“Tout ce que nous réclamons, c’est deux euros d’augmentation par heure”, dit Sabrina Sedik, une femme de chambre qui brandissait mardi une pancarte en carton réclamant “un salaire décent, tout simplement”.

La jeune femme, mariée, affirme gagner 1.300 euros par mois.

“Notre palace est un rapace”, “Excellence du service = médiocrité du salaire”, proclament d’autres banderoles en carton, brandies par les grévistes dans une atmosphère de kermesse.

“Je travaille dans cet hôtel depuis 15 ans, et mon salaire n’a jamais augmenté. On a décidé de faire la grève parce que les salariés des autres palaces sont mieux payés que nous”, renchérit une autre femme de chambre, mère de deux enfants, qui ne veut pas dire son nom.

Outre “une augmentation de 2 euros du taux horaire pour tous les salariés”, les salariés réclament “la diminution de la cadence et une amélioration des conditions de travail”.

– ‘Mouvement ascendant’ –

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ée du palace pour obtenir une meilleure rémunération, le 21 octobre 2014 à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

La direction de l’hôtel, sollicitée, n’a pas souhaité faire de commentaire.

Selon les syndicalistes, elle aurait déjà accédé à une partie des demandes des grévistes.

En juin 2013, le Royal Monceau-Raffles avait rejoint le club très fermé des hôtels qui ont obtenu la distinction “palace”.

“Cette grève s’inscrit dans la suite des mouvements dans les autres hôtels de Paris”, explique Karl Ghazi, porte-parole du syndicat CGT-commerces (Confédération générale du travail). “C’est un mouvement ascendant, qui risque de s’étendre à d’autres palaces”.

Les salariés de l’hôtel Hyatt Paris-Madeleine avaient obtenu en septembre, après huit jours de grève, l’alignement de leurs salaires sur ceux des palaces, soit au moins 500 euros par mois de plus.

Ils avaient suivi l’exemple des employés d’un autre établissement de luxe, le Park Hyatt Paris-Vendôme, qui avaient également obtenu de meilleures conditions en ayant recours à la grève.

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établissement, le 19 septembre 2014 à Paris (Photo : Thomas Samson)

Selon le porte-parole syndicaliste, 80% du personnel du Royal-Monceau-Raffles est en grève.

Mardi, les grévistes s’étaient d’ailleurs rassemblés devant un autre établissement appartenant au même groupe du Qatar, le Peninsula, avant de marcher en direction du Royal Monceau.

“Katara, tu payeras”, ont-ils clamé devant la façade immaculée de ce nouvel hôtel qui a ouvert ses portes cet été, espérant rallier les membres du personnel de cet autre établissement de rêve.