Le numéro deux d’Areva, Philippe Knoche, va diriger le groupe par intérim

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à Paris

[22/10/2014 17:36:14] Paris (AFP) Pressenti comme futur patron opérationnel d’Areva, le numéro deux du groupe nucléaire public, Philippe Knoche, a été désigné mercredi pour le diriger de manière transitoire après le départ pour raisons de santé du président du directoire, Luc Oursel.

“Compte tenu de l’indisponibilité de M. Luc Oursel, et dans l’actuelle période de transition, le conseil de surveillance a décidé de conférer à M. Philippe Knoche les mêmes pouvoirs que ceux du président du directoire, jusqu’à la tenue de la prochaine assemblée générale qui décidera du changement de gouvernance”, a indiqué Areva dans un communiqué.

Cette assemblée générale, qui marquera la transformation du groupe en société à conseil d’administration, est actuellement prévue le 9 décembre.

“Le conseil de surveillance d’Areva réuni aujourd’hui à Paris a renouvelé sa confiance au directoire du groupe”, composé de quatre membres en incluant M. Oursel, a ajouté le groupe.

Agé de 45 ans, Philippe Knoche a rejoint Areva en 2000. Ce polytechnicien et ingénieur des Mines y a occupé divers postes jusqu’à devenir en 2011 directeur général délégué du groupe détenu à 87% par des capitaux publics.

Très malade, Luc Oursel avait annoncé lundi son départ inopiné de la présidence du directoire d’Areva, près de trois ans et demi après sa nomination à la tête du groupe nucléaire en difficulté.

“Dans des circonstances personnelles très difficiles, malgré mon très fort attachement à Areva, j’ai dû me résoudre à ne pas poursuivre mes fonctions à la tête de l’entreprise et à me mettre en arrêt de travail pour raisons thérapeutiques”, avait indiqué le dirigeant de 55 ans dans un communiqué.

Entré chez Areva en 2007, Luc Oursel avait succédé à Anne Lauvergeon, dont il était le bras droit, le 30 juin 2011, initialement pour un mandat de cinq ans.

Formellement, il reste président du directoire d’Areva jusqu’à la modification par le groupe de son mode de gouvernance, à la demande de l’Etat qui souhaite accroître le contrôle des actionnaires sur les décisions stratégiques, critiquées au printemps dans un prérapport de la Cour des comptes qui s’était penché sur la période Lauvergeon.

– Futur directeur général? –

Dans le cadre de cette nouvelle structure, Philippe Knoche pourrait devenir directeur général tandis que l’actuel président du conseil de surveillance, Pierre Blayau, présiderait le conseil d’administration.

La question de la succession a toutefois été retirée de l’ordre du jour du conseil de surveillance qui s’est tenu mercredi, a indiqué une source syndicale à l’AFP.

Avant que la maladie de Luc Oursel ne soit connue, plusieurs sources industrielles prêtaient depuis des semaines au gouvernement la volonté de le remplacer à la tête du groupe mal en point, confronté à des difficultés persistantes sur le marché du nucléaire et des énergies renouvelables.

Selon la presse, Pierre Blayau plaidait d’ailleurs pour la nomination de M. Philippe Knoche à la tête du spécialiste de l’atome.

Areva avait revu à la baisse cet été ses prévisions d’activité, de rentabilité et de trésorerie pour cette année, après avoir essuyé une perte de 694 millions d’euros au premier semestre.

Le 7 octobre, pour échapper à une dégradation de sa note de crédit, le groupe avait annoncé son intention de réduire encore plus ses investissements et céder davantage d’actifs pour renforcer sa structure financière.

“Dans un contexte difficile pour le secteur électronucléaire à la suite de l’accident de Fukushima, Luc Oursel s’est employé à mettre en oeuvre un plan stratégique ambitieux, centré sur le renforcement de la performance opérationnelle”, ont souligné mercredi les ministres Ségolène Royal (Ecologie et énergie), Michel Sapin (Finances) et Emmanuel Macron (Economie).

“Il a oeuvré au renouvellement de l’outil industriel d’Areva. Il a également consolidé les relations avec les grands clients d’Areva et a notamment renforcé le partenariat stratégique avec EDF, son premier client”, après une période de tensions entre les deux groupes publics du temps d’Anne Lauvergeon, ont-ils ajouté dans un communiqué commun.

En quelques jours, le secteur énergétique français a été confronté à des bouleversements en cascade: outre le départ inopiné de Luc Oursel, il y a eu le non reconduction d’Henri Proglio chez EDF, la disparition brutale du PDG de Total Christophe de Margerie et la nomination d’Isabelle Kocher comme numéro deux de GDF Suez, la plaçant en pole position pour remplacer à terme Gérard Mestrallet.