Etats-Unis : Raoul Weil présenté par un collègue comme une “voix influente” d’UBS

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ex-banquier est poursuivi pour une vaste fraude fiscale. (Photo : Fabrice Coffrini)

[23/10/2014 06:17:49] Fort Lauderdale (Etats-Unis) (AFP) Raoul Weil était “l’une des voix les plus influentes” au sein de la banque suisse UBS, a affirmé mercredi l’un des témoins présentés par l’accusation devant le tribunal américain où l’ex-banquier est poursuivi pour une vaste fraude fiscale.

M. Weil, qui était responsable de la gestion des clients fortunés de la prestigieuse banque suisse, était une personne “très influente”, a déclaré Martin Liechti, ancien responsable des opérations de la banque en Amérique, devant un tribunal de Fort Lauderdale en Floride (sud-est).

M. Liechti est le principal témoin du gouvernement américain qui poursuit M. Weil pour avoir aidé, avec d’autres banquiers de l’établissement, quelque 20.000 riches Américains à dissimuler près de 20 milliards de dollars au fisc américain.

La défense de M. Weil, arrêté en Italie en 2013 puis extradé aux Etats-Unis, rejette la responsabilité des faits sur ses subalternes, notamment M. Liechti.

Ce dernier a évoqué des réunions au cours desquelles avait été discutée la nécessité de déplacer vers la Suisse des comptes de clients américains hébergés aux îles Caïmans ou aux Bahamas, lorsque ces territoires ont signé des accords avec les Etats-Unis pour cesser d’être des paradis fiscaux.

Ce changement mettait en danger UBS dont la majorité des clients américains ne déclaraient pas leurs revenus, a-t-il encore affirmé.

“Pour des projets de ce type, il fallait aviser les collègues”, a-t-il ajouté en faisant référence au comité exécutif de la banque auquel appartenait M. Weil.

M. Liechti, qui doit répondre aux questions de la défense jeudi, a décrit M. Weil comme un “ami” dont le bureau avait été longtemps proche du sien.

Arrêté en 2008 par les Américains, M. Liechti, âgé de 53 ans, avait obtenu sa liberté en échange d’un témoignage détaillé contre M. Weil.

La défense va s’appliquer à démontrer que ses accusations ont été proférées pour sauver sa propre peau.

Un autre banquier d’UBS, Renzo Gadola, a indiqué mercredi que moins de 10% de ses clients américains déclaraient leurs revenus.

Le procès qui s’est ouvert le 14 octobre doit durer quatre semaines, selon le juge James Cohn.

M. Weil risque jusqu’à cinq ans de prison et une importante amende.

UBS collabore avec les autorités américaines dans le cadre d’un accord conclu en février 2009 qui lui a valu une amende de 780 millions de dollars. Elle leur a par exemple livré le nom de plusieurs milliers de ses clients américains soupçonnés de frauder le fisc.