La Bourse de Paris va vivre au rythme de la Fed et des résultats d’entreprises

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ancienne Bourse de Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[25/10/2014 08:42:21] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui s’est relancée cette semaine après son récent trou d’air, va essayer de garder le cap entre une réunion très attendue de la Fed et une série de résultats d’entreprises françaises.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 2,37% pour terminer vendredi à 4.128,9 points (4.033,18). Depuis le 1er janvier, ses pertes sont ramenées à 3,89%.

“Le marché manque de catalyseurs pour progresser mais bénéficie encore du soutien des banques centrales. Il faut être prudent mais les investisseurs ne semblent plus être dans la perspective d’une poursuite de la correction après les soubresauts de la semaine dernière”, résume Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.

Les marchés sont en train de surmonter leurs inquiétudes sur l’économie, en particulier grâce à des informations évoquant de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) qui étudierait des rachats d’obligations d’entreprises sur le marché.

“La BCE a essayé de calmer le jeu mais il n’y a encore aucune information précise”, selon M. Dembik, pour qui le rebond du marché est surtout “technique”.

En attendant de peut-être en savoir plus lors de la réunion de la BCE début novembre, les investisseurs vont se tourner vers la Réserve fédérale américaine (Fed) qui tient la semaine prochaine sa réunion de deux jours de politique monétaire.

Ce rendez-vous sera très suivi puisque la Fed devrait mettre un terme à son programme de rachats d’actifs et réfléchir à un possible resserrement monétaire, via une hausse des taux qui pourrait intervenir mi-2015.

“Le marché n’attend rien de particulier, si ce n’est peut-être quelques indices sur l’évolution de la politique monétaire”, note M. Dembik.

Cette réunion intervient au moment où les investisseurs se posent beaucoup de questions sur la croissance, y compris aux Etats-Unis.

La semaine sera d’ailleurs riche en statistiques américaines avec des chiffres sur le logement et la confiance des consommateurs, mais surtout la première estimation de la croissance pour le troisième trimestre, prévue jeudi.

Tout l’enjeu sera de savoir si la première économie mondiale confirme son rebond spectaculaire du deuxième trimestre.

– “stress tests” des banques européennes –

En zone euro, le programme sera un peu moins chargé, mais avec néanmoins plusieurs chiffres pour octobre en l’Allemagne, dont le baromètre de confiance Ifo, le chômage et surtout l’inflation.

Les derniers indicateurs allemands ont mis en lumière les ratés du moteur économique de la zone euro, qui préoccupent particulièrement les marchés.

L’actualité en zone euro devrait encore être dominée par les publications d’entreprises, qui seront nombreuses en France dans les prochains jours, principalement des chiffres d’affaires pour le troisième trimestre.

“Les premières publications sont mitigées mais il est un peu tôt pour avoir une tendance”, signale Fabien Laurenceau, stratégiste action chez le courtier Aurel BGC.

Plusieurs poids lourds sont attendus dans les prochains jours, avec Schneider Electric, Total, STMicroelectronics, Renault, Air France-KLM, Technip, Suez Environnement, Alcatel-Lucent, Areva et BNP Paribas.

Pour le stratégiste, comme de nombreuses entreprises ont fait des efforts sur les coûts afin de préserver leur marge, les investisseurs vont surtout regarder les chiffres d’affaires “dans une économie mondiale sans beaucoup de croissance qui soulève des doutes importants”.

Les entreprises européennes sont en outre susceptibles de bénéficier de la baisse de l’euro face au dollar, alors que la politique monétaire devient plus accommodante en zone euro qu’aux Etats-Unis.

“Cela sera un enjeu voire un élément de bonne surprise mais il est encore trop tôt pour le constater dans les chiffres”, selon M. Laurenceau.

Il rappelle toutefois de manière plus générale qu’il y a trop d’incertitudes sur la croissance pour que la microéconomie prenne toute sa place et ait une vraie influence sur la tendance des marchés.

Enfin, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux résultats des tests de résistance des banques européennes, attendus dimanche, ce qui a d’ailleurs rendu la cote très prudente vendredi.

Pour M. Laurenceau, “le consensus table sur le fait qu’une dizaine de banques auraient besoin de se refinancer et pas parmi les plus importantes”, expliquant que “si c’est le cas, ce serait plutôt bien perçu, l’enjeu étant surtout que les tests paraissent crédibles”.

Euronext (Cac 40)