à Tokyo |
[27/10/2014 07:25:42] Tokyo (AFP) Le ministre japonais de l’Industrie, Yoichi Miyazawa, a reconnu lundi avoir dû rembourser dimanche une somme d’argent reçue il y a plusieurs années d’une société dont le capital est à 60% détenu par des étrangers, type de don qu’interdit la loi.
Après avoir déjà avoué des dépenses de fonds dans un bar sado-maso (à son insu) ainsi que la détention d’actions de la compagnie d?électricité Tokyo Electric Power (Tepco), Yoichi Miyazawa accumule les problèmes depuis sa nomination il y a à peine une semaine.
“J’ai appris en fin de semaine dernière que le parti que je représentais avait peut-être reçu un don d’une entreprise dont la majorité du capital est détenue par des étrangers”, a déclaré lundi à la presse M. Miyazawa.
“J’ai donc donné l’ordre de rembourser la somme totale de 400.000 yens (environ 2.900 euros) perçue en 2007 et 2008, ce qui a été fait en fin de semaine dernière”, a-t-il ajouté.
Vendredi, M. Miyazawa avait déjà confessé posséder 600 actions de la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), gérante de la centrale en péril de Fukushima, un dossier que contrôle justement le très puissant Meti (ministère de l’Economie, du commerce et de l’Industrie).
Même si le Meti n’est plus le ministère de tutelle de l’agence de régulation du secteur nucléaire (devenue Autorité de régulation indépendante après l’accident de Fukushima), c’est lui qui supervise les suites de la catastrophe atomique et qui pousse pour que redémarrent les réacteurs des autres centrales qui seront jugés sûrs par le régulateur.
Les médias avaient par ailleurs révélé jeudi dernier, surlendemain de sa prise de fonction, que le comité de gestion des fonds politiques de M. Miyazawa avait déclaré une dépense de 18.230 yens (135 euros) le 6 septembre 2010 dans un bar sado-maso de Hiroshima (sa circonscription), où des filles se font ligoter avec des cordes par des clients.
“Je l’ai appris dans la presse, et c’est exact”, a avoué M. Miyazawa, mais il a immédiatement assuré qu’il n’avait pas mis les pieds dans cet établissement.
Si la somme mentionnée peut paraître dérisoire, le dégât politique, lui, est potentiellement gros alors que deux ministres (la précédente de l’Industrie, Yuko Obuchi, et celle de la Justice, Midori Matsushima) ont dû démissionner lundi dernier pour des histoires d’argent mal dépensé, moins de deux mois après leur entrée dans le nouveau gouvernement du conservateur Shinzo Abe.