Le fabricant de chariots Caddie repris par un ancien dirigeant

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énéral (Photo : FREDERICK FLORIN)

[27/10/2014 11:42:55] Paris (AFP) Le tribunal de commerce de Paris a donné son feu vert lundi à l’offre de reprise du fabricant alsacien de chariots de supermarché Caddie, filiale du groupe Altia Industry en liquidation judiciaire, présentée par son ancien directeur général, Stéphane Dedieu.

Le repreneur s’est dit “soulagé que Caddie soit sauvé” et envisage une reprise de la fabrication dès la semaine prochaine, tandis que du côté syndical, on a enregistré “une demi-bonne nouvelle” en pointant le nombre de licenciements important.

Dans l’usine principale du groupe à Drusenheim, Céline Goehringer, déléguée syndicale Force Ouvrière a souligné la résignation des salariés. “C’est bien qu’il n’y ait pas liquidation, mais c’est une saignée” dans les effectifs, a-t-elle relevé.

L’offre prévoit de conserver seulement 128 des 384 salariés de l’entreprise. La reprise prendra effet au 1er novembre, a précisé le tribunal de commerce.

Le projet de M. Dedieu prévoit de maintenir 105 emplois sur le site historique de Caddie à Drusenheim (Bas-Rhin), et 23 sur le site de revêtement industriel de Oberhausbergen.

Dans sa décision, le tribunal de commerce a prononcé la cession des deux sociétés (Caddie Strasbourg et Caddie Revêtement) à l’entreprise Ateliers Réunis de M. Dedieu, et la liquidation judiciaire des deux entités de Caddie. M. Dedieu reprend tous les actifs et le stock de Caddie.

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és du fabricant de chariots de supermarché Caddie à Drusenheim (Bas-Rhin), le 23 juin 2014, manifestent à Strasbourg (Photo : Frederick Florin)

M. Dedieu reprend aussi la marque emblématique Caddie, en s?engageant à ce qu’elle soit incessible pendant 7 ans.

Le tribunal a autorisé le licenciement économique de 246 salariés de Caddie Strasbourg, l’entreprise principale, et de 10 salariés sur le site de finition des chariots.

– Reprise prochaine de la production –

“On est bien entendu soulagés que Caddie soit sauvé. C’était important pour tous les salariés qui restent”, a déclaré M. Dedieu à la presse, après l’annonce de la décision.

“Caddie a vraiment sa place sur le marché et les clients attendaient une décision”, a-t-il ajouté, en soulignant que “Caddie est le seul fabricant français de chariots”.

M. Dedieu a appelé les clients de l’entreprise à soutenir le projet de reprise, en précisant que certains d’entre eux ont d’ores et déjà passé des commandes à la nouvelle société. Des fournisseurs attendent de livrer des matières premières à l’entreprise, a-t-il indiqué.

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és de Caddie manifestent le 23 juin 2014 devant le siège de la société à Strasbourg (Photo : Frederick Florin)

Le nouveau patron de Caddie table sur un redémarrage de la production à partir de la semaine prochaine et prévoit de pouvoir à nouveau répondre aux commandes dans le délai habituel de 4 à 5 semaines. “Si tout va bien, d’ici une semaine, les premiers chariots sortiront de l’usine”, a résumé M. Dedieu.

Du côté syndical, la satisfaction est très mesurée. “C’est une demi-bonne nouvelle (…) parce qu’on garde 128 salariés, mais on va en licencier 256”, a déclaré Dominique Goetz, déléguée CFE-CGC.

Même tonalité chez Chistophe Zinck, délégué CFDT: “on va avoir des pertes considérables dans nos collègues”, a-t-il souligné.

“Il faut que l’entreprise reparte, que l’activité reprenne. C’est maintenant aux clients de nous faire confiance”, a déclaré Mme Goetz, qui espère qu'”on va pouvoir réembaucher rapidement des gens qui ont été licenciés”, grâce aux nouvelles commandes.

Le plan prévoit une priorité de réembauche aux salariés licenciés pendant 36 mois.

Dans l’immédiat, la négociation doit s’achever sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Une ultime réunion avec les délégués syndicaux est prévue mardi, et un comité d’entreprise entérinera le plan le 4 novembre. Les lettres de licenciement partiront dans un délai de 30 jours à compter de ce lundi.

L’ancien directeur général prendra 65% du capital de la nouvelle société. L’italien Bertoldi, distributeur de Caddie depuis 1961, et l’allemand Shopbox, spécialisé dans l’entretien et la maintenance des chariots, entreront au capital respectivement à hauteur de 25% et 10%.

Les repreneurs visent un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros en 2015 (contre 37 millions de ventes réalisées en 2013) et se sont engagés à ne pas effectuer de licenciements économiques pendant deux ans.