La coalition veut étendre au web la lutte contre les jihadistes

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ée au-dessus de la ville syrienne de Kobané, le 26 octobre 2014 depuis le village de Mursitpinar, à la frontière syro-turque (Photo : Bulent Kilic)

[27/10/2014 16:18:24] Mursitpinar (Turquie) (AFP) La coalition conduite par les Etats-Unis a de nouveau bombardé des positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie et Irak, tandis que Washington appelait ses alliés à mieux combattre sur le web la propagande des jihadistes, très actifs sur les réseaux sociaux.

Réaffirmant que la solution ne pouvait être que militaire, le général à la retraite américain John Allen, coordinateur de la coalition, a insisté sur l’importance de lutter contre “les activités en ligne” de l’EI.

Le mouvement ultra-radical sunnite ne sera “véritablement vaincu qu’une fois que la légitimité de son message aux jeunes vulnérables sera niée”, a affirmé lundi John Allen au cours d’une réunion internationale à Koweït.

Il a qualifié la propagande de l’EI de “guerre horrible (…) destinée à recruter et à pervertir des innocents”.

Pour la combattre, un autre haut responsable américain, Rick Stengel, sous-secrétaire d’Etat aux affaires publiques, a appelé à créer “une coalition de l’information qui agisse parallèlement à la coalition militaire”.

Les participants à la réunion, des représentants de pays du Golfe, d’Irak, d’Egypte, de Grande-Bretagne et de France notamment, se sont engagés à renforcer la lutte contre les messages extrémistes de l’EI, selon le communiqué final, qui n’a pas donné de détails.

M. Stengel a assuré que “le nombre de personnes rejoignant Daesh (acronyme du groupe EI) était en baisse”. “Nous pensons qu’il perd de son attrait”, a dit le responsable américain.

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État islamique (Photo : S.Ramis, J.Jacobsen)

L’EI a enrôlé des milliers de volontaires au jihad en provenance de nombreux pays arabes, mais aussi européens ou asiatiques, qui rejoignent ses rangs en Syrie ou en Irak où il a créé un “califat” dans les vastes zones sous son contrôle.

Parmi eux, figureraient “près de 2.000” combattants issus de l’Union européenne, a récemment indiqué le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Nombre d’entre eux ont été attirés par les campagnes sophistiquées lancées par les recruteurs sur les réseaux sociaux, où sont notamment diffusées des vidéos glorifiant les faits d’armes de l’EI.

– Les peshmergas prêts pour Kobané –

Sur le plan militaire, la coalition a effectué de nouvelles frappes sur les positions de l’EI autour de Kobané, la ville syrienne kurde qui résiste depuis plus de 40 jours.

Aidés par ces raids, les Kurdes ont réussi à repousser les dernières offensives des jihadistes, qui ont fait exploser dimanche un véhicule et une moto piégés dans l’est de la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’incertitude entoure toujours l’arrivée à Kobané dans les prochains jours de peshmergas, les combattants kurdes irakiens. “Nous sommes prêts à les envoyer” mais “nous attendons de savoir quelle position adopte l’Etat turc”, a déclaré Moustafa Qader, qui dirige le ministère en charge des peshmergas à Erbil, principale ville de la région autonome du Kurdistan irakien.

La Turquie a récemment créé la surprise en autorisant, sous la pression des Etats-Unis, le passage par son territoire à des peshmergas se rendant dans la ville syrienne toute proche de la frontière turque.

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à Jurf al-Sakhr, au nord de Kerbala, le 26 octobre 2014 (Photo : Haidar Hamdani)

Ailleurs en Syrie, le Front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, et des brigades rebelles ont lancé à l’aube une vaste offensive contre la ville d’Idleb, l’un des derniers bastions du régime dans le nord-ouest du pays, selon l’OSDH.

“Des cellules dormantes” rebelles à l’intérieur de la ville ont attaqué des positions de l’armée, un fait très rare, selon le directeur de l’ONG, Rami Abdel Rahmane.

En un an, les rebelles et Al-Nosra ont perdu de nombreux bastions face à l’armée appuyée par le puissant Hezbollah libanais, notamment dans les provinces de Homs (centre) et de Damas.

– Besoins humanitaires immenses –

En Irak, au moins 14 personnes sont mortes dans un attentat suicide à la voiture piégée dans une zone stratégique au sud de Bagdad où se trouvaient des forces gouvernementales et des miliciens chiites, selon une source médicale.

Les avions de la coalition ont effectué trois nouvelles frappes dans le secteur clé du barrage de Mossoul, pris par l’EI cet été puis repris par les forces kurdes, a indiqué l’armée américaine.

Sur le plan humanitaire, la situation s’aggrave en Irak à l’approche de l’hiver, a déclaré à Genève le directeur du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU, Rashid Khalikov. “5,2 millions d’Irakiens ont besoin d’aide. 1,8 million ont été déplacés depuis janvier, dont la moitié sont des enfants”, a-t-il indiqué.

“Un hiver rigoureux s’annonce et il commence à faire très froid la nuit (…) 800.000 personnes ont un besoin urgent d’hébergement”, a souligné ce responsable, en appelant la communauté internationale à combler les besoins de financement.