Les premières indications sur les résultats des élections législatives tunisiennes donnent déjà matière à réflexion aux spécialistes de la chose publique.
C’est ainsi que le politologue au CNRS à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman et président du Centre d’information et d’étude sur les migrations internationales (CIEMI), Vincent Geisser, assure sur le site franeinfo.fr que «les deux partis conservateurs, Nidaa Tounès et Ennahdha se sont largement imposés lors des élections législatives en Tunisie». Il est certain que ces deux partis ont remporté les élections.
Il précise que: “On n’a pas les derniers résultats mais la bipolarisation électorale (Nidaa Tounès et Ennahdha) est confirmée… On a les deux grands partis qui se partagent le gâteau électoral tunisien au détriment du parti du président de la République et celui du président de l’Assemblée nationale qui sont marginalisés et laminés”.
Il explique le vote des Tunisien par la peur, et de fait «… ce n’est donc pas étonnant de voir les deux grands partis conservateurs triompher dans les urnes». Mais peur de quoi, de qui? Le spécialiste ne donne aucun élément de réponse.
Concernant le climat de vote proprement dit, le chercheur français n’a pas manqué de souligner que «… ce scrutin s’est déroulé dans la paix. D’une certaine manière, les Tunisiens ont choisi l’ordre et la sécurité. On est ainsi entre la Révolution et la Restauration».
Maintenant, la question qui se pose est de savoir le degré de cette bipolarisation. Autrement dit, est-ce qu’il s’agit d’une bipolarisation réelle, durable? Rien n’est moins sûr.
Sans doute les prochains mois nous apporteront la ou les réponses.