Même si l’ISIE a la possibilité d’engager une procédure judiciaire contre les instituts de sondage pour la violation du silence électoral, il n’en demeure pas moins qu’une telle pratique est courante même dans les démocraties les plus affirmées et dans les pays développés. C’est ce qu’a indiqué le professeur de droit public, Farhat Horchani.
Dans une déclaration, lundi 27 octobre à l’agence TAP, Horchani n’a pas écarté que “les sondages publiés avec la proclamation officielle des résultats s’avèrent proches de la réalité car issus de plus d’un institut de sondage et donc très crédibles”.
Il trouve, d’autre part, “inacceptable” d’avoir à attendre pendant trois jours la proclamation des résultats des élections législatives, “d’autant que le même problème s’était posé lors des élections de 2011”.
L’universitaire tunisien a, également, fait porter à l’ISIE la responsabilité de la proclamation tardive des résultats préliminaires des élections législatives 2014 et lui a reproché de ne pas mettre en ligne sur son site, même pas de manière progressive, les procès-verbaux du dépouillement des voix, “alos que ces PV sont affichés aux bureaux de vote et donc accessibles à tous”.
Horchani reproche, par ailleurs, à la loi électorale actuelle de comporter maintes lacunes “pourtant signalées par des composantes de la société civile comme ATIDE, Mourakiboun et bien d’autres et par des juristes “sans qu’aucune mesure ne soit prise à leur sujet”. Parmi ces lacunes, il a cité l’exemple de l’absence de réglementation de l’espace virtuel”.
A la question de savoir comment se présenterait le nouveau paysage politique après le scrutin du 26 octobre, Horchani croit “inéluctable” la bipolarisation de la vie politique aujourd’hui en Tunisie, ce qui serait, selon lui, “une bonne chose pour la consolidation des fondements de la démocratie et pour le rééquilibrage des forces politiques”. Cependant et dans tous les cas de figure, a-t-il ajouté, le parti qui remporte le plus de sièges au Parlement aura des difficultés à former un gouvernement à cause des faibles scores des partis alliés (UPT et Afek Tounès). “Pour autant, les partis perdants doivent accepter le verdict du jeu démocratique”.