Anvers le 19 novembre 2013 (Photo : Jonas Roosens) |
[28/10/2014 12:04:13] Madrid (AFP) Quatre responsables en Espagne de l’entreprise française Cofely, filiale du groupe GDF Suez ont été placés lundi en garde à vue en Espagne dans le cadre d’une vaste opération anticorruption visant des marchés publics truqués d’une valeur de 250 millions d’euros, a-t-on appris de source judiciaire mardi.
Quatre personnes travaillant pour la filiale en Espagne de Cofely ont été arrêtées selon cette source, qui a précisé que Cofely, spécialisée dans la performance énergétique des bâtiments, était bénéficiaire d’une partie des contracts concernés, obtenus après versement par des intermédiaires de commissions occultes à des élus municipaux ou régionaux.
Le service de presse de Cofely n’était pas immédiatemment joignable.
L’affaire, a démarré en décembre 2013 suite à une commission rogatoire internationale émise par la Suisse qui s’interrogeait sur la provenance des fonds déposés sur deux comptes bancaires dont un aurait appartenu à un élu régional du Parti populaire (PP conservateur).
Le parquet anticorruption a ouvert une information judiciaire en juin, ayant abouti lundi à l’interpellation de 51 personnes impliquée dans ce réseau au centre duquel se trouvent deux intermédiaires, David Margaliza et Alejandro de Pedro, qui rapprochaient entreprises et élus.
Six maires ont été interpellés, dont quatre sont issus du Parti populaire au pouvoir (PP, conservateur) et un du Parti socialiste (PSOE).
Selon le quotidien El Pais, Cofely, qui compte quelque 7.000 employés en Espagne, figure parmi les principaux bénéficiaires du système.
Ainsi, sur son site internet peut-on lire un communiqué sur un contrat public obtenu dans la localité de Parla, l’une des villes concernées située à proximité de Madrid, d’une valeur de 54 millions d’euros et permettant des économies d’énergie dans cette ville de 40% en termes d’éclairage public.
L’information judiciaire vise des délits de blanchiment, fraude fiscale, et trafic d’influence notamment.
Parmi les détenus figure notamment l’ancien numéro deux du gouvernement régional conservateur de Madrid, Francisco Granados et ancien secrétaire général dans cette région du Parti populaire (PP, droite), au pouvoir en Espagne.
Egalement ancien sénateur, Francisco Granados avait renoncé à ses mandats en février, après des révélations du journal El Mundo affirmant qu’il avait placé 1,5 million d’euros en Suisse.